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T08 BULLETIN ARTISTiyUE. où M. Flandrin s'est élevé le plus haut, où il a revêtu le sentiment, le plus chrétien,presque le plus mystique,ce sont non seulement celles où se montre la forme la plus riche et la plus sévère, mais même celles où l'on croit retrouver comme un lointain souvenir de l'antiquité. C'est ainsi qu'une procession de vierges qui se déroule au fond d'un transept,et vous fait involontairement songer aux panathénées du Par- thénon, reproduit l'idéal de la chasteté à un degré dont nul peintre n'a approché depuis la Renaissance. Cette petite digression terminée, revenons aux vitraux de Saint- Georges. En disant que M. Maréchal est vraiment artiste, qu'il possède son cachet propre d'inspiration, que l'on s'arrête avec satisfaction de- vant ses œuvres à un sentiment de vitalité, de virilité énergique qui contraste heureusement avec le caractère maladif et effacé de certaines productions modernes, nous ne prétendons pas dire par là que cette inspiration ne puisse Être souvent plus noble, plus soulenue surtout. M, Maréchal, pour avoir comme l'instinct de la forme riche et puis- sante, n'en est pas moins d'une négligence telle dans l'étude, que ses personnages offrent fréquemment des défectuosités choquantes de mouvement et de proportions. Sans nous préoccuper jusqu'à quel point la nécessité industrielle peut servir d'excuse à l'artiste, nous regret- tons que l'absence de recherche de la nature, la négligence dans la forme se fassent sentir dans les vitraux de Saint-Georges,' plus que dans la plupart des œuvres précédentes du même peintre, à notre con- naissance, du moins. 11 est certain, par exemple, que la tête du Pré- curseur et celle de sainte Eulalie sont toutes deux traitées de main de maître , qu'elles portent l'empreinte d'une force et d'une majesté presque sauvages qui ne peuvent laisser de faire une impression pro- fonde ; mais il est. sûr aussi que le bras du môme saint Jean est d'une grosseur complètement disproportionnée, tandis que les jambes offrent le défaut inverse d'une manière également sensible. 11 est certain en- core que tous les personnages dont les membres inférieurs ne sont pas complètement dissimulés par le jeu des draperies, présentent des mouvements plus ou moins malheureux, et que la plupart d'entre eux ne paraissent pas reposer sur des points d'appui solides. Nous pour- rions étendre ces observations : parler de la figure d'Esther qui unit des carnations ravissantes, des mains d'une élégance exquise à un ar- rangement de vêtements à ta fois inintelligible et disgracieux. Nous pourrions parler surtout d'un Daniel fort vulgaire, placé à côté d'un très-beau Judas Machabée. Si nous insistons sur ces reproches, c'est que nous avons vu M. Maréchal révéler, dans d'autres occasions, sinon