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                         BULLETIN ARTISTIQUE.                        700
une plus grande hauteur de style, du moins une étude plus conscien-
cieuse de la nature. Sans parler de l'Adoration, des Mages . dans
la chapelle Saint-Louis, à la cathédrale, et qui est à Lyon le plus
beau titre de gloire de M. Maréchal, le même artiste a exécuté, à Saint-
 Bonaventure, des verrières qui, pour être inférieures à celles de Saint-
Georges à bien des égards, ne se recommandent pas moins par un des-
sin rigoureux et fort, à ce point, qu'on pourrait volontiers attribuer
les figures de Moïse et d'Abraham au crayon d'un disciple de Michel
Ange.
   Puisque nous venons de faire mention des vitraux de la cathédrale,
nous croyons devoir, dans l'intérêt de l'art, placer ici une courte obser-
vation. Des motifs de prudence firent, quelques jours après la révolu-
tion de Février, recouvrir les figures du roi saint Louis et de sa sœur
Isabelle, placées dans les baies de la chapelle des Bourbons, d'une
épaisse couche de peinture, destinée à dissimuler les fleurs de lys
dont leurs manteaux étaient semés. Aujourd'hui, non seulement la
susceptibilité des Voraces n'est plus à craindre, mais encore nous vi-
vons sous le régime de l'état de siège, et les fleurs de lys sont presque
à l'ordre du jour. Rien ne s'oppose donc à ce qu'on lave la disgra-
cieuse peinture qui les recouvre à la chapelle Saint-Louis. L'harmonie
politique n'y perdra rien, et l'harmonie artistique y gagnera certaine-
ment beaucoup.

                                                       CLAIR.