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BULLETIN ARTISTIQUE. LES VITRAUX DE M. MARÉCHAL A L'ÉGLISE DE SAINT-GEORGES. Grâces à Dieu, si notre temps n'est pas encore venu à posséder une architecture qui lui soit propre, si les idées générales qui remuent au- jourd'hui la société, et semblent en voie de se transformer en institu- tions, ne se sont point encore traduites sous une forme artistique, du moins il faut le reconnaître, l'extension de la science archéologique empêche actuellement la fréquente reproduction de ces non-sens gros- siers auxquels les générations précédentes nous avaient accoutumés. On construit moins aujourd'hui, dans les monuments, de plate-bandes supportées par des ferrures cachées, de toits masqués par des atti- ques ; on ne défonce plus les verrières des cathédrales pour donner plus de jour aux chapitres, on ne coupe plus les trumeaux des portes pour laisser libre le passage des dais de procession. — On conserve, si l'on n'édifie pas. Enfin, si l'art ne lient pas encore toujours une large place dans la conception des œuvres nouvelles, la science y supplée, en attendant le moment où une forme logique, raisonnée, et à la fois indépendante des formules consacrées par le passé, nous rende le spectacle d'une époque artistique véritablement forte, une, agis- sante, c'est-à -dire croyant au but de ses actes. Parmi les symptômes de cette tendance générale à un système plus intelligent d'architecture religieuse spécialement, on doit signaler le développement qu'a pris,surtout à Lyon, depuis quelques années, l'em- ploi des vitraux peints pour la décoration des églises. Il a fallu aux architectes quelque courage, pour ne point se laisser rebuter par l'in- succès des premières tentatives. Mais aujourd'hui, l'épreuve est faite, le pas est franchi, et la peinture sur verre a réellement repris une place importante et méritée dans l'art architectural. Les vitraux exécutés par MM. Maréchal et Gugnon à l'église de Saint-Georges, d'après les 46