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 706                      BULLETIN ARTISTIQUE.

   dispositions de l'architecte à qui l'on doit la construction de l'édifice
   nouveau, sont la meilleure preuve de ce que nous avançons.
     Ces vitraux, occupent les grandes baies, si admirablement situées,
  du fond de l'abside. Chaque fenêtre renferme quatre figures, placées
  sous des pinacles d'architecture ogivale. Dans la fenêtre centrale, sont :
  le Christ, bénissant le monument que lui présente saint Georges ; au-
  dessous, saint Jean le précurseur, sainte Eulalie, patronne de la pa-
  roisse. Dans la baie de gauche, sont contenus les personnages les
  plus importants de la tradition juive : David, Esther, Daniel, Judas Ma-
  chabée ; dans celle de droite, les saints les plus caractéristiques de
 l'Eglise catholique : saint Pierre, saint Jean l'évangéliste, saint Jean-
  Chrysostôme, saint Grégoire, pape. Les deux autres baies, non encore
  exécutées, sont appelées à compléter ces diverses séries.
     Voyons maintenant comment M. Maréchal a interprété la pensée qui
 a présidé à la conception de cette décoration.
     La première condition que réclame une œuvre dé cette sorte, c'est
 sans contredit l'unité, l'harmonie de l'aspect général, et son appropria-
 tion à l'emploi de la verrière proprement dite. C'est dire que le verre
 peint peut être employé à colorer la lumière, mais qu'en aucun cas, il
 ne doit l'intercepter. A ce point de vue, les vitraux de Saint-Georges
 sont certainement une des choses les plus complètes qui aient été faites
 à notre époque. Les tons sont doux, variés, solides sans être sombres.
 Ils laissent pénétrer une abondante clarté, sans éblouir le spectateur,
 et c'est surtout lorsque le ciel est couvert, ou que le jour baissé, que
 le splendide émail apparaît dans toute sa richesse, dans toute son har-
 monieuse puissance de couleur. Sous ce rapportée talent de M. Maréchal
 s'est montré supérieur à l'idée que celles de ses peintures placées à
 Lyon ou dans les environs nous en avaient donnée. Nous avions
 presque toujours rencontré dans ses verrières je ne sais quelle rémi-
 niscence de la peinture opaque, solide, dont les conditions sont
 si différentes de celles de la peinture sur verre. Autant la pre-
 mière, en effet, repousse la convention dans l'emploi des tons, autant
 elle exige la perspective, la profondeur, le contraste général et tranché
des clairs et des ombres ; autant, au contraire, la seconde réclame la
transparence, l'éclat, l'effusion générale de la lumière ; autant elle ad-
met le principe d'une nuance purement conventionnelle, à la condition
de son rôle harmonieux, autant elle repousse la consciencieuse réalité
de la couleur, si par malheur elle entraîne avec elle la lourdeur et
l'opacité. Or, dans les vitraux de l'abside de l'église d'Ecully, dans
ceux de la chapelle Saint-Vincent-de-Paule, à la cathédrale de Lyon,