page suivante »
CHRONIQUE POLITIQUE. Notre dernière chronique a soulevé quelques réclamations auxquel-' les nous devons une réponse. Un mot d'abord au Courrier de Lyon. Nous avions fait allusion à une historiette qui avait circulé dans notre ville, historiette propre à faire croire que l'entente la plus cordiale n'existait pas entre le Courrier'et le général Gémeau; nous avions ajouté que, si elle était vraie, elle expliquerait bien des choses. Dans son numéro du 5 mai, ce journal traitait ces bruits de com- mérages, et, à raison même de leur absurdité, il croyait inutile de les relever. Or, ces commérages absurdes étaient vrais au fond ; plus tard, le Courrier, en manière de coup de grâce asséné sur la tète du général, a jugé à propos de les révéler complètement ; il nous a appris ce que nous savions déjà très-pertinemment pour notre compte, à savoir que ïe général Gémeau lui avait fait parvenir une très-verte réprimande à propos d'un article très-agre?sif contre la Constitution. Nous n'avions pas le moins du monde affirmé que le Courrier eût personnellement demandé le changement du général, mais il nous était bien permis de croire que le gouvernement qui encourage à Paris la furibonde attitude de la Patrie et de l'Assemblée nationale ne devait pas voir d'un très-bon œil un général qui se méprenait sur la portée M sa mission à Lyon au point de vitupérer un journal dont le crime unique après tout était de reproduire le langage des feuilles parisiennes spé- cialement placées sous la protection du ministère. Il est clair qu'un te* général pouvait, un jour ou l'autre, contrarier les plans de la politique et les solutions éventuelles qui se préparent. Que le Courrier ait machiné dans l'ombre la destitution du général, c'est ce que nous ignorons, et comme il nous déclare ne pas s'en être mêlé, nous som- mes trop poli pour ne pas lui donner acte de ses paroles ; mais que îe Courrier, à cette occasion, trouve bon de se dérober sous une feinte humilité, qu'il se donne orgueilleusement l'ironique plaisir de se ran- ger dans la catégorie des vaincus, résignés et impuissants, c'est ce que nous ne pouvons admettre. Ce n'est pas à l'heure où Valterego de M. Car- lier, l'aneien collègue de M. Terme a voix délibérative dans les conei-