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DU RÉTABLISSEMENT DE LA CONFIANCE. 663 et font paraître les partis comme s'ils étaient prêts à s'entrechoquer ailleurs que dans le champ paisible des scrutins électoraux. C'est qu'a- lors, plus rien ne paraît stable et définitif, et que, de tous côtés, on s'écrie : Il faut en finir! Oui, il faut en finir de la seule façon qui soit efficace, de la seule qui nous donnera l'ordre et le repos, parce que c'est là où est la force unie au droit, parce que c'est là que se révèle clairement la volonté nationale ; il faut en finir avec ces menaces vaines et ridicules, mais inquiétantes ; il faut que le gouvernement parle de telle sorte, que l'on ne puisse plus dire que les auteurs de ces menaces sont ses amis et ses confidents ; il faut en finir avec les dé- clamations contre le suffrage universel ; il faut en finir avec ces appels à une révision qui sont suspendus sur la Constitution, non suivant son esprit, comme un moyen d'améliorer, mais comme une arme pour détruire ; il faut accepter ce qui est comme la forme stable de la so- ciété française, l'accepter dans sa lettre et dans son sens, et avec toutes ses conséquences ; il faut que ce qui est maintenant notre bar- rière contre le Royalisme soit maintenu et respecté, pour être, plus tard, s'il en est besoin, notre barrière contre le Démagogisme; il faut cesser de craindre et d'accuser les hommes de liberté, afin de résister d'un commun esprit aux hommes de violence,soit qu'ils soient à droite, soit qu'ils soient à gauche ; il faut enfin, suivant l'énergique expression de Lamartine < ne pas tenter les secondes révolutions. » • MIR.