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                     DE I,A CAISSE DE RETRAITE A LYON.                 649
     Les compagnies industrielles, pour répondre à ce besoin de garantir
  l'avenir avec les ressources du présent, ont présenté des conditions
  aléatoires mieux étudiées sur la loi moyenne de la mortalité, dont l'i-
  gnorance ou l'inexacte appréciation avaient entraîné à leur ruine de
  nombreuses associations mutuelles.
     Mais le système des assurances sur la vie n'a pas pénétré dans les
  classes ouvrières. Les petites économies sont pleines de défiance ; elles
  n'osent se placer que sur une garantie à leur portée, ou sur la solva-
  bilité de l'Etat.
     D'ailleurs, cet ordre de travailleurs a, sous la main, un placement
  bien supérieur à ceux que peuvent lui offrir les compagnies d'assu-
 rances, c"est la fécondation de son petit capital par le travail.
     Les assurances sur la vie sont donc restées dans le domaine de la
 bourgeoisie, plus familiarisée avec les combinaisons aléatoires de la
 survie. Néanmoins, les sociétés isolées de secours mutuels trouveront
 un grand avantage à charger les grandes compagnies d'assurances de
 servir une rente modique à leurs membres retraités.
     La solution du problème de la constitution d'une Caisse de secours
 et de retraite a donné lieu à différents projets qu'il est utile de passer
 rapidement en revue.
     Dans les premières années de l'Empire, Mourgue proposa d'annexer
 au Mont-de-Piété de Paris une Caisse de prévoyance. Son plan offrait
à l'ouvrier économe et laborieux trois avantages à son choix :
    Le premier lui assurait, en cas de maladie, un secours de 1 franc 25
centimes par jour. Ce projet ne supposait qu'une moyenne de sept jours
de maladie par an, calcul erroné, que des données postérieures font
monter ta vingt-quatre jours au moins.
    Le second lui promettait, dans la vieillesse, une pension graduée de
cinq ans en cinq ans, depuis 56 ans jusqu'à 76, et s'élevant de 250 à
600 francs.
    Le troisième lui donnait la faculté de retirer les sommes qu'il aurait
avancées, avec l'intérêt accumulé jusqu'à l'âge de 50 ans. Les fonds
devaient être placés au Mont-de-Piété, qui en aurait retiré quelques
bénéfices (1).
    Le projet de M. Mourgue, approuvé par le Conseil des hospices, ne
fut pas mis à exécution. Les chances de maladie et de mortalité y pa-
raissent amoindries, et l'institution n'aurait pu tenir ses promesses,
sans une subvention spéciale.

 ( i ) De Gérando, p .   r5i.