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634 QU EST-CE QUE LE MAGNÉTISME ? tarde pas à donner naissance, lorsque l'on sait en tirer un parti con- venable, à une série d'actes physiologiques, qui paraissent surnaturels, au premier abord, mais qui n'ont rien de plus merveilleux que ceux que nous rencontrons chaque jour dans plusieurs maladies vulgaires. Tous les autres moyens que l'on emploie de concert avec la volonté, ne servent à autre chose qu'à concentrer plus fortement son action sur un organe, ou souvent à l'influencer d'une manière spéciale. Mais il faut vouloir de cette volonté de fer, qui agit sans violence, mais que rien ne peut distraire, douce, calme, incessante ; il faut vouloir avec un but déterminé, vouloir toujours, sans l'ombre de doute sur sa puissance. Si l'on a dit: vouloir c'est pouvoir, jamais proverbe n'a trouvé une plus juste application ; oui, le vouloir est tout, c'est l'arme la plus puissante que la Providence ait placée dans nos mains : et, si l'on réfléchit aux grandes et sublimes choses dont il a été l'origine, chez les hommes si rares qui en sont doués à un point éminent, on comprendra facilement comment celui qui le possède et qui le met en jeu parvient à dominer un être plus faible que lui, et qui se soumet passivement à sa fascination. Par le geste, le contact, le regard, la puissance magnétique peut s'é- tablir, en excitant et réveillant les sens ; elle peut s'établir sous forme de commotion électrique, qui anéantit, comme la foudre, toute l'é- nergie vitale, ou bien comme une douce vapeur, qui gagne insensible- ment jusqu'aux dernières fibres de la vie, et vous plonge dans cette douce langueur, qui n'est plus la veille, et qui diffère cependant de l'oubli profond du sommeil. Mais ce n'est point encore cette sensation puissante, qui vous pénètre de toutes parts, cet envahissement qui ac- compagne l'action seule et puissante de la volonté, comme une irra- diation d'une force irrésistible qui subjugue avec un charme infini, et à laquelle il est doux de céder, parce que son joug est adouci par le prestige de la supériorité et la mansuétude de la domination. C'est dire, en peu de mots, que tous les hommes ne sont pas ca- pables de produire de semblables résultats ; vous donc qui n'avez ni la volonté, ni la constance, abstenez-vous de juger la question : vous êtes aussi incapable de la comprendre par vous-même, que vous le ssrez de sentir l'harmunie, si vous n'avez ni l'oreille, ni l'instinct musical. On a divisé les actes magnétiques en trois grandes classes, suivant la nature des phénomènes qui se produisent : 1° Tantôt ce/sont de simples sensations physiques ou morales, sui- vies ou non d'un sommeil naturel, ou de catalepsie ;