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608 LYON APRÈS LE 9 THERMIDOR. ments, cette*spontanéité de volonté, cette initiative simultanée d'action qui unissait Lyon à la France, pendant les premières années de la ré- volution. Désormais, Lyon sera un grand embarras, un danger per- manent pour la République. Entre la cité et la nation, on ne se com- prendra plus. Plus tard, au sein d'une assemblée représentative, lorsqu'un député du Rhône contredira une impression énergiquement et universellement sentie, un de ses collègues pourra répondre aux murmures improbateurs : « Pardonnez-lui ; il vient de Lyon, il a pu se tromper sur le véritable état de l'opinion publique en France. » Cependant, le décret qui rendait à la ville son nom fut reçu avec de grandes démonstrations de joie. Toutes les autorités se réunirent pour voter une adresse de remerctment et d'adhésion à la Convention nationale. Il faut dire que la Convention ne se refusa à aucune occasion de dé- velopper les conséquences du décret du 16 vendémiaire. Elle le fit successivement, peut-être avec une lenteur que l'impatience accusait. Mais, ce qui équivalait presque à une amnistie en masse, excepté pour les héritiers des condamnés, dont les biens étaient frappés de confiscation, ce fut la facilité avec laquelle les certificats de civisme et de non-rébellion furent délivrés par les autorités locales ; car, avec ces ce'-iiOcats, on obtenait individuellement la levée des séquestres. Parmi les personnes ainsi réhabilitées, nous en voyons qui eussent pu être considérées comme très-compromises, et que la fuite seule avait pu soustraire à un jugement. Nous citerons Madinier et Chenelette. Les autorités de Lyon furent accusées même d'avoir favorisé sciemment, par des certificats de résidence , le retour d'un grand nombre d'é- migrés. Plût à Dieu que la réaction n'eût toujours été, comme ici, que répa- ratrice !