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SUR LE DISCOURS DE i . DONOSO CORTÈS, MANIFESTE DU PARTI RELIGIEUX MONARCHIQUE. Nous croyons pouvoir appeler ainsi le discours que M. Donoso Cor- tès a prononcé au sein du Congrès espagnol. La forme de ce discours, le retentissement que lui a donné le principal organe du parti religieux monarchique en France, l'Univers, les éloges exagérés, prodigués à ce document par ce journal, et répétés, avec quelques réserves cepen- dant, par les journaux purement légitimistes ; enfin, sa réimpression en format populaire indiquent que ce n'est point un simple speech débité à une tribune étrangère, sans intérêt pour nous, mais que l'o- rateur s'adressait, au contraire, à tout un parti répandu sur la surface de l'Europe. Les réserves des journaux légitimistes viennent de ce que M. Donoso Cortès, ministre d'un trône possédé ou usurpé hors d'une hérédité régulière, soutient la royauté en soi, abstraction faite de la personne royale, tandis que les Légitimistes ne séparent pas la royauté de la personne qu'ils considèrent comme le seul roi de droit, d'après l'ordre de la naissance. L'homme d'Etat espagnol va jusqu'à blâmer les Légitimistes de France de perdre le succès de la grande cause dans un but particulier. Sa thèse, c'est le droit divin de la mo- narchie, non de tel ou tel monarque. Le salut de la France, à son avis, serait la dissolution des partis bonapartiste, légitimiste, orléa- niste, et la formation d'un seul parti monarchique. Mais il oublie de nous dire comment on pourrait constituer une royauté sans une per-