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       LOIS CONTRE LA PRESSE.




     Ces lois, armes de rebut, qui ont blessé tous ceux qui ont voulu s'en
 servir, ont été jugées sévèrement par les partis. Les journaux amis de
 l'Ordre les proclament nuisibles ; ceux de l'opposition, émoussées et
 impuissantes. Nous partageons cette dernière opinion ; aussi, serions-
 nous disposé à les laisser marcher en trébuchant vers une discussion
 (
  iur doit les tuer, ou plutôt qui doit prouver qu'elles sont déjà mortes,
 si leur origine n'avait quelque chose d'anormal et de honteux. Mais
 les influences qui ont présidé à leur naissance leur font une place à,
 part parmi les nombreuses lois dues aux mauvaises inspirations des
 gouvernements.
     Chose remarquable! et qui indique bien la pauvreté intellectuelle
 et morale, l'insuffisance des hommes qui gouvernent aujourd'hui la
 France, cette loi a été faite dans une réunion des chefs du grand parti
 de l'Ordre, solennellement convoqués par le Pouvoir exécutif, et préa-
 lablement invités à prendre, comme ministres, la direction des affaires
Publiques. On leur offre un ministère : ils offrent un conseil. Ils in-
diquent un système : ils se refusent à le réaliser. Ils dictent une loi :
ils en repoussent la responsabilité effective ; ils se soustraient à l'ac-
complissement d'un devoir public.
    Il nous est impossible de ne pas voir, dans ces faits , quelque
chose d'irrégulier et de contraire aux exigences et aux conditions
des gouvernements parlementaires. Ce spectacle a aussi son côté
triste ; car on est obligé de reconnaître, dans ces misérables menées,
l'amoindrissement des hommes qui gouvernent et de ceux qu'ils pren-
nent pour conseillers. Quand la majorité de la Chambre soutenait des
ministres de talent, comme Dufaure ou Odilon-Barrot, le Président
changeait son ministère. Aujourd'hui, entouré d'hommes insuffisants,
1 offre des portefeuilles à la majorité, et, par malheur, elle les refuse ;
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