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568 QU'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME? parfumée ef parée d'une robe blanche, lui faisait boire un verre du fameux élixir vital, qui avait pour base, ainsi que celui du comte de St-Germain, les aromates et l'or, et l'introduisait, ainsi préparée à ^'initiation (l). Cagliostro apparaissait ensuite dans le costume de grand Cophte. C'était une robe de soie noire, sur laquelle se déroulaient des légendes hiéroglyphiques, brodées en rouge. Il avait une coiffure égyptienne, avec des bandelettes plissées et pendantes, aprèsjavoir encadré la tête. Ces bandelettes étaient de toile d'or. Un cercle de pierreries les rete- nait au front. Un cordon vert émeraude, parsemé de scarabées et de caractères de toutes couleurs, en métaux ciselés, descendait en sautoir sur sa poitrine. A une ceinture de soie rouge, pendait une large épée de chevalerie, avec la poignée en croix. On plaçait sur une petite table ronde, en ébène, la carafe de cristal ; deux valets de chambre, en costume d'esclaves égyptiens, amenaient les enfants : Cagliostro leur imposait les mains sur la tête, les yeux, la poitrine, en faisant des signes bizarres et symboliques. Après cette première cérémonie, un des valets présentait une petite truelle d'or, sur un coussin de velours blanc : Cagliostro frappait avec le manche d'ivoire de la truelle sur la table, et faisait aux enfants les questions dont il désirait les réponses. Les colombes regardaient dans la carafe, et donnaient les solutions. C'est la même pratique que celle du verre d'eau, genre de divination qui était surtout en vogue sous la régence du duc d'Orléans, et que celle delà coupe, qui était déjà usitée en Egypte du temps de Joseph, et d'une autre, tout aussi bizarre, qui se retrouve encore aujourd'hui au Caire, où les magnétiseurs ou harvis tracent dans la main du lucide certaines figures, puis les recouvrent d'une pâte d'encre, en pronon- çant de mystérieuses paroles, qui font voir, dans cette pâte, tout ce qui peut piquer la curiosité des assistants, les morts, les vivants, suivant Je désir que l'on exprime. Mesmer avait d'autres moyens pour parler à l'imagination de ses malades. Il était plein d'assurance et d'audace ; toutes ses pensées étaient traduites par un langage pittoresque, plein d'expressions ger- manisées, qui produisaient le plus grand effet. 11 était grand musicien, jouait du piano, et touchait à ravir de l'harmonica, instrument tout nouveau alors pour beaucoup de personnes. ( i ) Hollmaiin.