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                     DES ÉLECTIONS 1)V 10 M.VUS.                        ft31
et fassent hommage à la sainteté des lois et à l'inviolabilité des pou-
voirs que le peuple a consacrés de ses suffrages. Ce n'est pas contre
tels choix, ni contre tels noms que nous nous prononçons. Nous con-
fessons avec plaisir que les candidats adoptés par les Comités socia-
listes de Paris, et acceptés par les républicains purs, ont pris une
lionne position, qu'ils ont hautement repoussé les imputations de ter-
rorisme, d'esprit de réaction et de vengeance, et les désordres de la
!-
  ue. Cela confirme ce que nous avons eu occasion de dire dans un
autre article : que tout parti qui viendra au pouvoir par les voies lé-
gales et constitutionnelles sera obligé de se dépouiller de ses passions
les plus excessives, et de subir, ce qui est nécessaire à l'exercice de tout
pouvoir, le frein de la raison et des lois constitutionnelles.
    Mais enfin, les républicains purs avaient aussi leurs hommes poli-
tiques, leurs tètes de parti, orateurs de la Constituante, en 1848, chefs
du gouvernement, fondateurs de la République, hommes éminents,
éprouvés par les affaires. Ils avaient les Marrast, les Sénard, les Bil-
laut, les Bûchez, les Bastide, les Floccon, les Tourret de l'Allier, et
bien d'autres, tombés, avec leur parti, aux élections générales, et qui
avaient le droit de se présenter comme chefs de ce même parti es-
sayant de ressaisir la victoire. Eh bien ! les haines furieuses dont les
Poursuivent les réactionnaires monarchiques n'ont pas même désarmé
l'aveuglement démagogique qui les repousse de son côté, et ces haines
n'ont pas empêché qu'ils ne fussent dédaignés, suspectés, exclus. Fal-
lait-il que le parti républicain abandonnât ses chefs à ces préventions
inintelligentes , qu'il amnistiât et qu'il ne fût pas amnistié, qu'il allât
aux socialistes et que les socialistes n'allassent pas à lui ? Est-ce là
une nécessité de l'organisation démocratique, qui a des passions avec
lesquelles il faut compter, et des ostracismes qu'il faut subir? Est-ce
Une abnégation héroïque? Est-ce un manque de dignité? Nous crai-
gnons d'être obligés de nous ranger de ce dernier avis. Un parti poli-
tique peut composer, avec ceux qui l'entourent, et former des coali-
 tions, mais non se retirer de la lice et abdiquer.
    Mais alors, objecte-t-on, il y aurait eu une scission parmi les répu-
blicains, et la victoire électorale de leurs adversaires eût été assurée !
C'est ce que nous ne voyons pas clairement. N'oublions pas que le but
il
    poursuivre n'était pas positivement de recruter la gauche de l'As-
semblée législative de quelques membres qui la laisseront toujours en
'ninorité, mais bien de faire, au moyen de scrutins électoraux, un dé-
»ombrement de F opinion républicaine ; il fallait cela surtout a Paris,
cp
   ntre du gouvernement, et théâtre obligé des coups-d'Etat. L'essentiel