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516                           l.E CHEMIN DE FER
 voyageurs et du transbordement des marchandises, et continuerait
 à être l'entrepôt indispensable de tout le mouvement d'une zone à
une autre. Lyon aurait aussi sa petite liste civile comme Paris, son
droit de barrière, de péage et de transit sur tout le commerce de
la France. M. Vitet assure, dans son Rapport,que la traversée de Paris
équivaut, par ses frais de eamionage, etc., à un parcours de trente kilo-
mètres sur un chemin de fer. En calculant à vingt centimes le kilo-
mètre par voyageur et par tonnes, pour vingt kilomètres seulement,
évaluation bien inférieure à la réalité, on arriverait, sur deux millions
de voyageurs et sur dix millions de tonnes qui acquittent la surtaxe
dé la solution de continuité, à constituer, au profit de la ville de Paris,
une dotation indirecte d'une cinquantaine de millions.
   Lyon ne réclame ni la même faveur, ni le même privilège, et n'a
pas la prétention de mettre un impôt déguisé sur tout le commerce
de transit qui traverse ses murs. Mais Lyon a le droit de réclame''
qu'on ne le fasse pas décheoir de la position qu'il s'est crée par son
propre travail et son intelligence , et c'est là justement l'épée de Da-
moclès qu'a suspendu sur sa tête le projet-Bineau.
   Vienne n'est pas moins maltraitée : en passant sur la rive droite et
en établissant le débarcadère à Ste-Colombe , on évite une ville de
vingt mille âmes, on lui impose le passage d'un pont à péage , sans
qu'on puisse justifier ce délaissement par une diminution de dépen-
ses dans l'établissement général de la ligne, qui, selon M. Vitet, coû-
tera toujours cent vingt millions , d'un côté comme de l'autre. Seu-
lement, au lieu dedépenser trois millions dans la traversée de Vienne!
l'Etat ou la Compagnie concessionnaire les jettera de Perrache à Gi-
vors sur la ligne de la Compagnie de St-Etienne.
   On a fait sonner bien haut la protection des intérêts de la France
centrale et de ses chemins de fer. Ceci, à distance, fait peut-être l'effet
d'une apparence de raison ;
         De loin c'est quelque chose et de près ce n'est rien.

   Nous savons trop bien ici, ainsi que nous le démontrera au besoin
le Rapport de M. Vitet, que la ligne de Paris à Lyon ne peut accapa-
rer les marchandises qui veulent se diriger sur la Loire-Inférieure,
et que ce danger que l'on met en avant n'est qu'un gabion , derrière
lequel on cache le prétexte, pour la Compagnie de St-Etienne, de re-
faire sont pitoyable lacet de chemin de fer, sans bourse délier, et en
bateat monnaie sur le dos de Lyon , de la Guillotière et de Vienne.
Si l'on •connaissait là-bas ces montagnes Eusses,