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                    llli i'AiilS A LYON ET A AVIGNON.                  515

 «   l'autre rive du fleuve, pour l'établissement du chemin de fer, et
 «   que dès-lors ce choix doit être subordonné aux intérêts civils et
 "   commerciaux. Or, j'ai fait voir que, sous ce rapport comme sous
 «   celui du tracé et de la dépense du chemin, tout militait en faveur
 «   de la rive gauche. »
    Il ne faut pas croire cependant que la supériorité du tracé sur le
  bord matinal, malgré son évidence éblouissante, ait triomphé sans
  discussion et sans débats dans les chambres. M. Boissy d'Anglas
 présenta un amendement en faveur de la ligne occidentale et l'appuya
  de toutes les raisons que le génie et l'amour du pays natal peuvent
  suggérer à un homme de talent, mais l'amendement fut écarté à une
  immense majorité. L'Assemblée législative se souviendra de ce vote.
    Ainsi, point d'économie, aggravation de charges pour l'État ou la
  compagnie principale, défectuosité d'établissement, infériorité de vi-
 tesse ; voilà, en résumé, les raisons profondes qui ont déterminé le
 ministre et le rapporteur à reporter la voie ferrée de la rive gauche
 sur la rive droite. C'est à des considérations de cette force que l'on
 se propose de sacrifier la Guillotière et sa population de 35 mille âmes,
 et d'enlever à une ville qui a grandi et qui vit par le roulage, la faible
 compensation d'une gare et d'une station d'un ordre secondaire. La Guil-
lotière, comme chantier et entrepôt de Lyon, devait être un jour le point
de jonction du chemin de fer de Genève, de Chambéry et de Turin, de
Grenoble avec la grande artère de la Manche à la MédhV rrannée;et comme
Lyon est peu en odeur de sainteté, par l'impossibilité de raccorder, à
la Guillotière, la ligne de Genève, on la soudera au chemin de fer de
Paris par Bourg et Màcon, selon la pensée menaçante qui s'est fait
jour, il y a quelques années et qui a soulevé des protestations si éner-
giques dans le sein du Conseil municipal de notre ville. Par la même
raison de solution de continuité entre la Guillotière et Lyon, le che-
min de fer de Chambéry, Turin et toute l'Italie ira s'embrancher où
 il pourra sur le tracé de Genève et arrivera partout ailleurs que sous
nos murs. C'est pour faire passer à Néronde, à Bourges et à Orléans
quelques caisses de savon de Marseille, et cela dans un avenir fort
éloigné que l'on déplace, comme à plaisir, le plus grand centre de po-
pulation du Midi, on s'ingénie à lui soutirer la vie de son industrie,
à miner sa grandeur et son importance.
    L'intérêt étroit, égoïste de Lyon, demanderait que toutes le < lignes
de chemin de fer vinssent converger vers son enceinte, mais que ces
lignes fussent brisées et sans raccordement entre elles, ainsi qu'on a
eu soin de l'établir à Paris. Notre ville profiterait aussi du séjour des