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                    LE CHEMIN DE FER

                                      DK*




  PARIS A LYON ET A AVIGNON.




    Lorsque le génie de l'homme, qui ne s'arrête jamais, eut découvert
le nouveau moyen de circulation par la vapeur et les lignes ferrées, il
 eût été à désirer que notre pays, si ardent à adopter les théories les
 plus hardies dans l'ordre des idées politiques, si prompt à les géné-
raliser et à en faire sortir un système pratique, eût appliqué cette fa-
culté d'assimilation aux progrès de la viabilité, et se fût emparé de
 l'invention nouvelle, sans hésitation, sans tâtonnement, et surtout avec
ces vues d'ensemble et d'unité qui, dans les faits d'économie supé-
rieure, ont, tout au moins, une aussi grande valeur que pour les con-
ceptions idéologiques.
    11 faut reconnaître que le dernier gouvernement, soit dans des vi-
sées particulières d'influence, soit par le sentiment réel de son initia-
tive, avait compris que la circulation ou les voies de communication
relevaient principalement du domaine public et de l'union nationale
elle-même.
    Le parti parlementaire, en 1838 (1), n'osa pas confier à la royauté
ce nouvel agent de prépondérance, et il fit passer sa défiance secrète
avant ce principe, que les agents, les plus élevés de sociabilité doivent
reposer dans les mains de l'Etat. Ici, comme en beaucoup d'autres
points, la tactique du moment l'emporta sur la vérité gouvernemen-
tale. Tant il est vrai que, dans les luttes de parti, on finit par perdre
de vue le but immuable pour les manœuvres utiles du moment !

 (i)   Rapport de M. François Arago au nom d'une Commission de trente députés.