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                            DE LA LOI


                                     SUR




      L'INSTRUCTION PUBLIQUE.




    Si l'Assemblée législative s'était acquittée, par le vote des lois orga-
 niques, de la mission que lui avaient léguée les Constituants de 1848,
 elle aurait été la seconde fondatrice de la République. Mais, hélas !
 qu'est-ce que l'avenir gardera de tous ses travaux, si nous en jugeons
par ceux que la première année de son pouvoir voit s'accomplir? Elle
avait un beau rôle, même au point de vue conservateur : s'abstenir
de toute passion et de toute récrimination, accepter franchement et
loyalement les fruits d'une révolution qu'elle n'avait point faite, mais
 qu'il n'était pas en son pouvoir d'annuler, se placer, sans regret, ni
arrière-pensée, â la suite de l'Assemblée sa devancière, au lieu de
réagir contre elle, et continuer ses travaux, dans un esprit de modé-
ration sans doute, mais dans l'esprit de son mandat, l'esprit républi-
cain et constitutionnel. Elle aurait ainsi marqué sa ligne , en arrière
des partis extrêmes qui voulaient égarer la révolution dans les utopies
ou dans les excès, mais non moins en avant des partis qui voulaient
confisquer la révolution au profit des institutions tombées. Elle aurait
donné à ses œuvres le cachet qui convenait à la forme de gouverne-
ment nouvelle, en telle sorte qu'on ne pût pas dire qu'aucun des an-
ciens pouvoirs aurait agi avec plus de libéralisme, mais, toutefois, en
leur imprimant ce signe de modération qu'elle avait inscrit en tète de
son programme. Par là, l'Assemblée législative aurait réalisé, pour le
parti modéré, ce que M. Guizot disait de l'ancien parti conservateur,
lue lui seul était capable de fonder la liberté. Et alors, elle aurait
Porté des lois qui seraient restées pour longtemps à la base de notre