Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
486                               DE LA LOI

organisation nouvelle , parce qu'elles auraient imposé le respect,
comme tout ce qui est juste et vrai. Les assemblées suivantes, peut-
être animées d'un esprit plus démocratique, car il est dans la nature
de notre forme de gouvernement, que les influences diverses se ba-
lancent et se succèdent, les assemblées suivantes, disons-nous, n'au-
raient point eu de motif suffisant pour démolir un édifice auquel elles
n'auraient radicalement rien eu à reprocher. C'est ainsi que notre
ordre politique et social serait devenu stable, sans autres secousses
que celles qui résultent des alternatives légitimes et constitutionnelles
qui ont leur source dans les modifications de l'opinion publique ; de
même qu'en Amérique, un congrès ou un président démocrate succède
sans déchirement à un congrès ou à un président wigh, parce qu'au-
 dessus des sentiments et des passions qui produisent ces variations,
 il y a la conviction de la nécessité de l'union et des institutions fonda-
mentales qui la maintiennent.
    Voilà ce que produirait un esprit véritablement conservateur, qui
 s'animerait des besoins politiques, et réprimerait les mauvaises inspi-
 rations et les souvenirs fâcheux d'un passé avec lequel doivent s'é-
teindre les ressentiments des anciennes luttes. Mais si les partis qui
 se succèdent font tour-à-tour des œuvres, non de prudence et de sa-
 gesse, mais de ressentiments passionnés, et si celui qui prétend sti-
puler au nom de la modération s'engage avec le plus d'ardeur dans
 cette voie funeste , prenant le contre - pied de ce que l'assemblée
 précédente, a fait, sauf à l'assemblée suivante à prendre le contre-pied
 de ce qu'il fait lui-même, quel avenir nous est préparé, et comment
 peut-on appeler cela de ['ordre'?
     Parmi les institutions à réformer ou à fonder , dont l'Assemblée
 constituante avait laissé l'héritage à ses successeurs, celle qui concerne
 l'instruction publique était sans doute l'une des plus importantes ;
 tâche pleine de difficultés, s'il s'agissait de résoudre radicalement et
 tout d'un trait le problême d'une organisation non suffisamment étu-
 diée, mais tâche très praticable, s'il ne s'agissait que de modifier ce
 qui existe, dans le sens de la liberté et du régime démocratique, sauf à
 parfaire l'œuvre avec les lumières qu'amène l'expérience. Or, en pre-
 nant l'Assemblée telle qu'elle est, avec sa division de partis, mais en
 supposant seulement à ces partis de l'intelligence, il n'était pas impos-
 sible de faire une bonne loi, au moins relativement. Il existe, à l'As-
 semblée, cent cinquante représentants du parti qui, depuis quinze ans,
 combat, sons le drapeau de la liberté, contre le monopole universitaire.
Cette fraction nombreuse trouvait devant elle, d'une part, les anciens