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            HARMONIES ÉCONOMIQUES,
                               PAR BASTIAT ;




                          SYSTÈME            DES

        CONTRADICTIONS ÉCONOMIQUES,
                              PAR PROUDHON.




    Dans notre société tourmentée, il semble que chacun aspire à trou-
 ver le spécifique qui doit supprimer le mal et la maladie. Chaque
 docteur, au nom de la science économique, vient apporter au chevet
 de cette pauvre société son ordonnance, son système et son remède.
    Les uns, habiles physiologistes, décrivent méthodiquement tous les
 phénomènes de l'état social. Ils constatent ses divers organes, ils en
 signalent les fonctions-, ils s'aventurent même jusqu'à la nosographie,
 voient poindre le mal, en reconnaissent les désordres, mais n'osent
aller jusqu'à la thérapeutique, et conseillent timidement de laisser
faire la nature.
    Les autres, les empiriques, sont beaucoup plus hardis : selon eux,
 la société se perd, elle se meurt ; elle est gangrenée, pourrie, elle tombe
en putréfaction, et chacun lui présente la vertu merveilleuse de son
médicament, de son eau de Jouvence, qui doit la transformer, la ra-
jeunir, lui donner la force, la santé, le bonheur et la vertu.
    Celui-ci lui offre le phalanstère et le travail attrayant, avec les
 poules harmoniennes dont les oeufs suffiraient à payer la dette de
l'Angleterre.
    Celui-là prône l'organisation du travail, par l'atelier national, qui doit
tuer la concurrence, l'antagonisme, la rivalité, le morcellement sous la
production fécondante, éclose à l'ombre du poteau moralisateur.