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404       DE LA DÉMOCRATIE ET DES PÉRILS DE LA SOCIÉTÉ.

tous sens, ce mouvement ne sera point étouffé. » 11 est toute la
Révolution.
   A quoi sert de se lamenter et de s'écrier chaque jour : « le respect
de l'autorité se perd ! l'influence du principe de l'autorité décroît ! »
— Qu'importe, si le respect de la liberté pour elle-même augmente ?
Est-il donc possible que la liberté se développe, sans que l'auto-
rité extérieure diminue? Demander beaucoup d'autorité et beau-
coup de liberté, c'est contradictoire, c'est absurde. Est-ce que la li-
berté permise, autorisée est de la vraie liberté, de la liberté conforme
à notre nature, à la dignité humaine'. Quel idéal vous faites-vous donc
de l'homme et de sa destinée, pour le penser, et surtout pour le dire ?
   M. Laurentie accumule bien, d'autres reproches contre la liberté et
la Démocratie : reproche d'être livrées, au hasard, à la force du nom-
bre, reproche de matérialisme, etc., etc. La place nous manque pour
y répondre. Toutefois, en finissant, nous lui demanderons s'il y
a une théorie qui fasse une plus grande place au hasard que celle
de l'hérédité où le sort des empires dépend uniquement de la nais-
sance du prince, lequel prince, en premier lieu, peut ne pas naître,
et, en second lieu, naître idiot ? Quelle théorie, en outre, sacrifie plus
au matérialisme que la théorie légitimiste, d'après laquelle la cons-
titution de la France étant monarchique, nous ne pouvons que vivre
en monarchie ? N'est-ce pas là une sorte de fatalité physiologique
très-matérialistp ?

                                                     J. TISSEUR.