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DU CHOLÉRA DE LYON. 395
pour donner ses soins à deux jeunes enfants qui succombèrent avec
tous les signes d'un choléra foudroyant. Ce fait a été peu connu, mais
'1 est positif. Ici se termine la première étape du choléra, dont il ne
fut plus question, jusqu'au dix novembre ; il y eut Ă cette seconde phase
trois cas et deux décès. Le fléau jusqu'alors ne préludait que d'une
manière bénigne et presque insensible à de plus grands désastres,
Le 27 novembre, les malades arrivèrent en foule à l'hôpital mili-
taire, et c'est à dater de ce moment que fut marquée la troisième pé-
riode de-l'épidémie. Au2 décembre, il y avait 25 entrées et 16morts ;
du 2 au 6, 39 entrées et 10 morts. La maladie, comme on le voit, re-
vĂŞtait de grandes proportions, aussi la terreur s'empara-t-elle de la
population lyonnaise. Au 17 décembre, il y avait eu 97 cas dont 45
morts, V militaires étaient sortis guéris. En même temps on obser-
vait à l'HOtel-Dieu, deux cas de choléra bien franchement accusés sui-
des sujets dont l'une, une femme, en proie Ă une affection chronique
incurable, et l'autre, chez un vidangeur adonné à la boisson. Dans
l'intervalle, une femme phthysique, Ă l'hĂ´pital depuis un mois, fut
prise d'accidents cholériques d'intensité moyenne. Ces trois cas furent
les seuls, observés à l'hôpital civil, sur des sujets appartenant à la po-
pulation lyonnaise ; les autres atteignirent des personnes arrivant des
localités du midi.
A partir du milieu de décembre, l'épidémie-de l'hôpital militaire
avait une marche décroissante ; les entrées et les décès diminuaient
de jour en jour. En ville, dans une rue avoisinant le centre de l'épi-
démie, deux cas de choléra, suivis de mort, étaient constatés par les
docteurs Dauvergne et Bonnaric. A la fin de décembre, le fléau s'é-
teignit tout à fait à l'hôpital militaire. Voici le résumé de la situation
de cet établissement, au 1 er janvier 1850 ; ce document nous a été
fourni par notre estimable confrère, le docteur Clet, qui a suivi jour
par jour, l'épidémie avec un zèle digne d'éloges :
Il y avait eu, à l'hôpital militaire, 105 cas de choléra.
49 militaires avaient succombé.
18 restaient en traitement.
38 étaient sortis guéris.
D'après ces faits on ne peut plus prétendre que si les habitants de
notre cité ont été exempts des ravages ds choléra, c'est parce que
jamais le véhicule qui transporte son ferment n'a passé sur nos têtes.
Notre population a été mise en contact avec le principe virulent, lé-
thifère du choléra morbus asiatique ; il a eu dans notre sein une pé-
riode d'incubation, mais il n'a pu réaliser parmi nous sa forme épi-