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                        DU CHOLÉHA DE LYON.                          391
une affection populaire extraordinaire. À nos. portes, à St-Etienne, par
exemple, il y a quelques années, sévissait une grave épidémie de va-
riole ; a-t-on vu quelque chose de semblable à Lyon? Dans certaines
contrées du Beaujolais, d'ailleurs fort saines, sur des coteaux bien
exposés, on voit régner des épidémies de fièvres typhoïdes, de scar-
latine, de rougeole, etc. Quel est le praticien, à Lyon, qui, depuis vingt
années et plus, a vu ces maladies régner, nous ne disons pas en grand
nombre, mais épidémiquement ? Feu notre regrettable confrère, le
docteur Chapeau, dans ses notices annuelles, sur les maladies ré-
gnantes à Lyon, n'a point signalé d'épidémie proprement dite. L'é-
norme courant d'air, produit par nos deux fleuves, n'empêcherait-il
point le séjour parmi nous, de ces ferments inconnus, qui ont besoin
d'une sorte d'incubation pour développer et étendre leurs ravages.
C'est une simple question que nous posons ; nous sollicitons de nos
confrères, plus anciens que nous, de nouvelles lumières sur ce point
important. Il faut remarquer, en outre, comme chacun du reste l'a
déjà fait, que, sous le rapport sanitaire, en ouvrant de vastes rues, si
bien nommées, tes poumons des villes, en purgeant son enceinte de
certaines industries dangereuses, notre cité a beaucoup gagné depuis
1832. Quels motifs d'encouragement pour l'avenir !
   Ça été une grave erreur de la part de quelques médecins, de regarder
l'invasion de la maladie dans l'hôpital militaire, comme la première
manifestation de l'épidémie à Lyon. Bien avant cette circonstance, de-
puis plusieurs mois, notre cité subissait un assaut de la part du cho-
léra ; dès le mois d'août, la constitution épidémique cholérique fai-
sait acte de présence parmi nous.
   On a pu voir, au moment même ou l'épidémie tendait à se géné-
raliser dans toute la France, la constitution médicale lyonnaise re-
vêtir certains caractères, démontrant que si le choléra asiatique ne
pouvait se développer et s'implanter dans nos murs, il tendait du
moins à nous transmettre quelques-uns de ses signes menaçants, à
nous fournir des marques de sa présence. Nous avons vu à Lyon ce
queM. Fuster signalait dernièrement par rapport'auxcholéras observés à
 Nîmes et à Lunel. Depuis l'ère fatale, dit ce savant professeur, où le
choléra épidémique a envahi la France, on citerait très-peu de cas de
choléra indigène, sur lesquels, si je puis ainsi dire, le choléra épidé-
mique n'ait largement déteint. Entre les symptômes qu'il emprunte à
 son homonyme, il faut compter les évacuations riziformes et un cer-
tain degré de cyanose. Quant aux crampes, à l'imperceptibilité du pouls,
à !a suppression des urines, à l'algidité plus ou moins grande, etc.,