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                    CHRONIQUE MUSICALE.




   L'habile dispensateur de nos plaisirs lyriques sert à la foÎ3 ses intérêts et les
nôtres, en appelant tour à tour au secours de ses essoufilés pensionnaires les princi-
pales notabilités de la scène parisienne. Servi par cet aimable instinct qui l'a fait
proclamer souverain connaisseur en bons morceaux de toute espèce — ceux de mu-
sique compris — il a cette fois procédé à son œuvre de recrutement d'une façon
qui, à elle seule, révélerait le maître. Un autre se fut contenté de varier nos jouis-
sances : il veut, lui, les porter à l'apogée, en nous offrant dans le nouvel ai-liste, jus-
tement les qualités complémentaires de celles que nous possédions déjà.Veiiillez jeter
les yeux sur ces deux colonnes ; faites l'addition, et dites si l'on pouvait mieux
s'y prendre pour obtenir un tout, musical et dramatique, irréprochable.

   Age et couleur de la saison des épis            Brune, et touchant au temps où la
mûrs.                                           sève s'agite.
   Grâce, coquettes allures, poses étu-            Impétueuse ardeur , geste entraî-
diées ; flamme plus vive quepéuétrante.         nant; naturels et sympathiques trans-
                                                ports.
  Comédienne avant tout: HenriMte,                Tragédienne, et de la grande école :
Marguerite , Virginie.                          Odette, Léonor, Rache) !
  Soprano, et des plu» aigus.                      Contralto franc.
  Fioritures, arpèges, papillotage, ca-            Chant large , phrases majestueuse-
dences sur cadences.                            ment soutenues.

   On pourrait, certes, pousser plus loin le parallèle ; mais non licel omnibus... de
dépasser la rampe. Telle que nous venons de l'esquisser, M11* Masson plaît irrésis-
tiblement : elle a tout d'abord séduit le public par ce charme sans apprêt d'une na-
ture puissante et simple, qui ne pose ni ne s'écoute, chantant à pleine voix, prodi-
gue de soi-même, sure de réussir selon les règles classiques, sublime parfois quand
elle sait à propos s'en affranchir.
   Une fois sous celte première impression, la salle, désormais conquise, n'a cessé de
prodiguer à l'éminente artiste ces acclamations spontanées qui, en pareil cas, ho-
norent à la fois qui les donne et qui en est l'objet. Nous avons tressailli comme
«n autre ; comme un autre, ces magnifiques élans ont réchauffé nos plus chers souve-
nirs. Mais la critique n'abdique jamais ses droits ; et c'est à nous, celte fois, qu'elle