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 374                 ENCORE SUR LA PROCLAMATION

   très, comme.pprès une peste, ceux qui ne sont pas morts vivent dans
   l'abondance, enrichis de l'héritage des victimes ; rendez-nous la con-
   quête; rendez-nous les décrets de Berlin, moyen siheureuxde déjouer
   la concurrence anglaise; rendez-nous les traités de commerce dictés
   aux nations étrangères à la pointe de l'épée ! Voilà l'idée napoléo-
   nienne en matière d'industrie !
      Mais chaque chose a son temps. On conviendra sans peine que ces
  beaux procédés napoléoniens ne sont plus de saison, et quand même
  ils seraient encore possibles, nous n'en voudrions plus. H faut main-
  tenant quelque chose de nouveau qui convienne au génie de la li-
  berté. Nous repoussons les procédés du despotisme, fût-il le plus
  glorieux, et les questions qui s'agitent attendent une solution d'une
  autre nature.
      Si la proclamation de M. de Lacoste signifie que le Président de
  la République et tous les agents qui dépendent du Pouvoir exécutif
 manifesteront sans cesse une sympathie profonde pour les travailleurs
 et se préoccuperont d'apporter chacun sa part à la tâche commune,
  dans la limite de ses droits constitutionnels, afin de former le fais-
 ceau d'influences, de bonne volonté et de moyens dont la puissance
 nationale doit se composer, nous n'avons qu'à applaudir à de tels
 sentiments; et, si le Président de la République, qui a non seulement
 le dépôt de l'exécution des lois, mais encore sa part d'initiative cons-
 titutionnelle, voyait ses bonnes intentions rejetées, il ne s'en serait
 pas moins créé un trésor de popularité qui survivrait à l'exercice de
 son mandat. Mais, encore une fois, s'il y ayait ici quelque allusion à
 l'imposition d'un système, d'une doctrine, d'une idée, d'une person-
 nalité, ce serait quelque chose de faux, d'impraticable, que le Peuple
 repousserait a priori, parce qu'il ne peut rien sortir de fécond, si ce
 n'est de la liberté.
     M. de la Coste promet appui aux bons citoyens qui ne deman-
 dent que la jouissance paisible des droits que leur reconnaît la
 Constitution. M, de la Coste songera sans doute et rappellera au
pouvoir, son langage nous le fait espérer, que les départements, sur
lesquels il exerce son autorité, sont privés depuis six mois des droits
les plus précieux, des garanties les plus importantes que la Constitu-
 tion assure aux citoyens.
     Il donne ensuite à ces bons citoyens trois sortes de conseils : le
premier, c'est de rejeter les dénominations et les préjugés des anciens
•partis, d'oublier les vieilles luttes, de ne plus former qu'une seule lé-
gion, la légion de l'ordre, etc.