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                         DE M. DE UX. COSTE.                         375
   Rien de mieux, si l'on disait un peu plus clairement que la légion
de l'ordre ne doit pas avoir trois drapeaux, celui des trois vieux par-
fis monarchiques, qu'il ne suffit pas même que deux de ces drapeaux
s'abattent devant le troisième, mais bien que les trois partis monar-
chiques doivent disparaître et s'effacer, afm que la légion de l'ordre
l'ait plus qu'un seul drapeau, le drapeau républicain, celui de la
Constitution !
   Le second conseil aux bons citoyens, c'est d'ouvrir largement leur
bourse, non-seulement quand il s'agit d'actes de bienfaisance, niais
encore quand il s'git d'actes de salut public. La Revue de Lyon a
déjà fait remarquer que cette partie de la proclamation est une énigme.
   Le troisième conseil offre une obscurité semblable : les bonscitoyem
doivent être résolus. Un magistrat exhorté ses administrés au courage
et à la résolution, en face de quelque grand danger public. L'ennemi
est-il à nos portes? s'agit-il d'aller défendre, avec les murs de notre
cité et avec nos foyers domestiques, notre part de l'indépendance na-
tionale ? Peut-être qu'on dira qu'il s'agit ici des factions intérieures,
des partisans du désordre et de l'anarchie. Mais le Gouvernement
a dissous notre garde nationale et a désarmé les citoyens de Lyon,
les bons encore plus que les mauvais, car il est bien plus fa-
cile de désarmer les citoyens paisibles que les mal intentionnés. Le
Gouvernement s'est par là chargé à forfait de nous défendre sans
nous. Il a assez de l'armée ; nous ne ferions que le gêner et l'em-
barrasser. Avec dix mille soldats, sans garde nationale à Lyon, il
répond de tout. Rétablissez la garde nationale, et il lui en faudra
vingt-cinq mille. La résolution qu'on nous demande n'est donc point
une qualité militaire. Mais, encore une fois, de quelle façon et dans
quel but faut-il être résolu ?
   La Revue de Lyon a déjà fait remarquer le singulier appel au Con-
sulat, qui est comme le bouquet et la conclusion de la proclamation
de M. de la Coste. Y a-t-il donc quelque chose de commun entre le
Consulat de l'an VIII et la Présidence républicaine de 1848 ? Il nous
semble qu'il eût été beaucoup plus simple et moins équivoque de dire :
« Citoyens, j'apporte parmi vous les intentions libérales, loyales,
« généreuses du Président de la République. Le nom de Bonaparte,
« qui s'est illustré par la gloire, ne brillera plus que par la liberté.
« Ne croyez ni les ambitieux, qui prêtent aux pouvoirs élevés leurs
« vues personnelles, ni les ennemis qui les calomnient. Napoléon
« Bonaparte, attaché au mandat qu'il tient du Peuple et de la Consti-
* tution, le remplira dans son entier, et quand sa haute magistrature