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DE M. DE LA COSTE. 373 contient à foison comme toutes les pièces de ce genre. Nous aimons à penser qu'il s'agit ici d'un intérêt sincère et non d'une flatterie qui serait bien inutile, car nous ne sommes plus au temps où l'on prenait les hommes avec des mots. Grâces à Dieu et à soixante ans d'appren- tissage politique, nous avons un peu plus d'expérience que nos pères. Oui ; les questions qui intéressent le bien-être des travailleurs doi- vent passer les premières. Mais nous avons la conviction que la so- lution efficace de ces questions ne peut sortir que de l'exercice de la Démocratie, non pas de la Démocratie violente des rues, mais de la Démocratie régulière, telle que notre forme de Gouvernement l'a cons- tituée, c'est-à -dire, que la nation, par l'union des lumières et des forces, la nation délibérant et agissant dans sa liberté et mettant à profit son expérience, seule discernera et choisira ce qu'il y a de vrai et d'appli- cable dans les diverses théories. Nous croyons que, hors de là , il n'y a aucune personnalité qui ait en soi la lumière nécessaire pour résou- dre et la puissance nécessaire pour appliquer. Le maintien de la li- berté politique et la solution pacifique de la question sociale se lient intimement. Si un système a le droit de s'imposer, pourquoi pas celui de M. Proudhon, ou celui de M. Considérant, ou celui de M. Leroux, ou celui de M. Louis Blanc, ou celui de M. Cabet ? Pourquoi celui de M. Napoléon Bonaparte plus que les autres? Précisément, le crime qui a fait couler des torrents de sang dans Paris, en juin 1848, était celui des sectes qui, ne voulant se soumettre au jugement légal du pays, ont recouru à la logique du fusil. Toute volonté comme toute secte qui se substituera à la volonté générale, exprimée par les for- mes constitutionnelles, commettra le même crime. Ferons-nous une exception au nom de Vidée napoléonienne ? Mais, mon Dieu, si l'idée napoléonienne a quelque chose de suranné et d'inapplicable au temps présent, c'est surtout en matière d'économie industrielle. Enlever au travail de l'industrie et de l'agriculture, au moyen de la conscription, la moitié des bras, et, avec le sang des conscrits et le génie du capitaine, offrir à nos produits, pour marché privilégié, un empire de quatre-vingt millions d'habitants ! Oh ! il était bien difficile que le travailleur, épargné par la conscription, man- quât d'occupation et de salaire. Le manufacturier n'avait qu'à s'en- richir quand on lui donnait l'Europe à vêtir de cotonades, de draps et de soieries de France ! Dans un tel état de choses, radicalement factice, il était naturel que tout fût réglementé, que le salaire fût tarifé, que ie blé fût maxime. Rendez-nous donc la conscription au moyen de laquelle ce qui n'en était pas frappé vivait de la part de tous les au- 25