Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
          LA CONSTITUTION.



     Qu'y a-t-il entre notre situation actuelle et une ère indéfinie de
  troubles et d'agitations, peut-être violentes et sanglantes, mais qui,
  dans tous les cas, nous sépareraient pour bien des années de la tran-
  quillité dont nous commençons à recueillir les fruits, et que tous les
  hommes de paix et de travail considèrent comme le premier besoin
  public ? 11 y a ce que les partis passionnés et aveugles affectent de
  mépriser, d'insulter, de menacer, mais ce qui, heureusement, les con-
  sent et les enchaîne : il y a la Constitution.' La Constitution, affectent-
  ùs de dire, n'est qu'une œuvre éphémère et fragile, qu'une feuille de
  papier. Eh ! bien, qu'ils nous expliquent donc pourquoi cette œuvre,
  lu'ils disent si mal conçue, et si mal habilement construite, pourquoi
  te rien se maintient et subsiste à travers tant de mauvais vouloirs et
  tant d'attaques sournoises succédant à des menaces ouvertes !
     A peine mise en vigueur, la Constitution a perdu l'appui des deux
 Pouvoirs sous lesquels elle avait pris naissance, dont l'un lui était
  attaché comme à sa création, et dont l'autre pouvait se considérer
 comme ayant la mission de l'introniser clans tous les rouages de l'ad-
 ministration, et dans les faits gouvernementaux. D'après toutes les
 Prévisions politiques, le succès de la Constitution semblait dépendre
 de la prolongation de l'Assemblée constituante, qui devait la détendre
 dans son application et la compléter au moyen des lois organiques, et
 e
   n même temps de la nomination d'un président de la République qui
rot dévoué de cœur à cette œuvre fondamentale. Suivant toute appa-
rence, ces trois choses se tenaient : le maintien de l'Assemblée cons-
puante, l'élection du général Cavaignac et l'exécution de la Constitu-
tion de 1848, en sorte que les deux premières venant à manquer, la
troisième devait s'affaisser comme un édifice auquel on enlève, avant
r
 iu'il ne soit consolidé, ses appuis nécessaires.
    On sait ce qui est arrivé. Mon Dieu ! nous ne voulons point nous
e
  nlourer ici de précautions oratoires, comme des gens qui auraient à
d'i'e des vérités trop délicates. Nous parlons, au contraire, en toute