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               CHRONIQUE MUNICIPALE.




                                    i.



                        PIIOMENADES PUBLIQUES.




    Aurons-nous, ou n'aurons-nous pas des arbres, et, avec eux, de
 l'ombre et de la verdure sur nos quais ? La ville de Lyon, par l'absence
 de toute promenade, voudra-t-elle longtemps encore justifier aux yeux
 des étrangers la triste réputation qui lui est faite de rester au-dessous
des villes de second ordre, sous le rapport des embellissements ? Se-
rons-nous éternellement condamnés aux ombrages problématiques des
vieux tilleuls de Bellecour, ou forcés d'errer dans les allées désertes
et quelque peu boueuses du cours Napoléon ?
    Rassurez-vous, chers habitants de la cité lyonnaise, vos plaintes ont
eu de l'écho ; elles ont résonné à l'oreille de vos édiles, la Commis-
sion des intérêts publics a fait son rapport, et, par une récente déli-
bération, votre Conseil municipal vous octroie :
    En premier lieu, la rénovation complète de la promenade] des
Tilleuls, pour lesquels il n'est pas possible de réparer du temps l'irré-
parable outrage. Tous ces arbres séculaires, aux troncs noircis et
creusés par les ans, aux. branches dépouillées et presque sans vie qui
ont vu s'élever, passer et s'éteindre tant de générations, vont tomber
sous la cognée impitoyable des jardiniers. Le sol, profondément la-
bouré, miné, bouleversé dans tous les sens, va recevoir de nouveaux
arbres à la sève jeune et vigoureuse, qui, dans quelques années, éten-
dront leurs rameaux verdoyants et parfumés, pour abriter contre les
brûlants rayons du soleil les frais visages des jolies promeneuses, et
les blondes tètes des enfants attirés par les jeux de leur âge.