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                       CHRONIQUE    MUNICIPALE.                      341
    Eu second lieu, une plantation d'arbres, qui s'étendra dans toute la
 longueur du quai,à partir du pont du Palais jusqu'au pont du Change,
 sans autre interruption que celle nécessaire au dégagement de l'abreu-
 voir placé en face.de la rue des Souffletiers.
    La plantation, dans la partie comprise entre cette dernière rue et le
 pont du Palais empruntera la courbe décrite par la ligne des maisons
 du quai, pour éviter la défectuosité que présenterait à l'œil la prome-
 nade, si elle affectait la ligne droite au vis-à-vis de cette courbe.
    Ces améliorations sont peu de chose, sans doute, eu égard à toutes
 celles de même nature que réclame le sol lyonnais ; mais,enfin,ce sont
 des améliorations dont on doit d'autant plus se féliciter, que, par nous
 ne savons quel travers d'esprit, un certain nombre de personnes
 étaient manifestement, systématiquement même, opposées à toute idée
 d'embellissement de ce genre. Pour motiver cette opposition, on objec-
 tait l'inconvénient de nuire à la beauté du coup d'œil que présente la
ligne des quais, à partir du pont du Change, de briser cette admirable
perspective qui se déploie magnifiquement sur le coteau de Four-
vières , et surtout l'impossibilité presqu'absolue d'élever des arbres
dans la ville, de les y acclimater, et de les amener à un état de déve-
loppement suffisant pour justifier leur utilité.
   A ces considérations, on a répondu par des arguments qui ont paru
plus décisifs à la majorité qui les a adoptés.
    À ceux qui ne voulaient de plantations d'arbres nulle part dans la
ville, et qui, pour créer des promenades, les rejetaient aux confins les
plus reculés, on a présenté l'exemple de Paris, si richement doté de
jardins publics, de promenades, et qui voit ses quais, ses places, ses
boulevards incessamment décorés de nouvelles plantations. On leur a
dit qu'à une population essentiellement ouvrière , vouée à un travail
de tous les jours, et à qui les plaisirs de la campagne sont rarement
permis, il fallait accorder quelque peu d'ombre et de verdure, chez elle,
à sa portée, pour qu'elle pût en jouir pendant ses courts instants de
repos.
   A ceux, enfin, qui basaient leur argumentation sur l'impossibilité
absolue, selon eux, d'amener des plantations d'arbres à un état satis-
faisant de prospérité, on a répondu, en citant comme preuve vivante
du contraire les arbres du cours d'Herbouville, des quais de Retz, Bon-
Rencontre et de la Charité, du cours Napoléon, et on a ajouté que l'é-
ducation des jeunes arbres avait ses règles, ses principes, desquels il
suffirait de ne pas s'écarter pour obtenir d'heureux résultats.
   Il est à regretter que l'Administration municipale n'ait pas saisi
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