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300 DE L'ACTION somme totale de ses avances est assez élevée pour prouver la gran- deur des services rendus pendant cette première période si critique et si aventureuse. La place de Marseille se ressentait aussi des suites de la tourmente. Son port ordinairement si animé par la fréquence des arrivages des navires restait silencieux; les transactions commerciales n'agitaient plus à l'entour sa population active et entreprenante. Le Comptoir d'es- compte se constitue au capital de 2,000,000, et, par le dévoûment des habitants, l'administration en très-peu de temps réalise une somme de 2,380,000,à laquelle il faut ajouter la subvention du gouvernement de 500,000. C'est avec ce capital qu'il commence ses opérations. Le chiffre de ses escomptes donnera la mesure des avantages que l'insti- tution du Comptoir a produits sur la place de Marseille, et la largeur que le comité d'escompte a pu apporter dans l'admission du papier qui lui était présenté. C'est que l'on avait compris que les Comptoirs, nés d'une perturbation immense, avaient pour mission d'aider, de secourir et de sauver. Les effets escomptés au 30 septembre 1848, fin du premier semes- tre, sont au nombre de 18,753 au capital de 32,238,618 f. 66 c , et les récépissés de marchandises reçus à l'escompte se sont élevés en deux mois à la somme de 5,759,550. Plus près de nous, l'influence salutaire du Comptoir national a cer- tainement contribué à soutenir l'activité du travail dans la ville de Vienne, cette ville de fabrique si démocratique dans l'organisation de son industrie manufacturière. Avec un faible capital, par le secours de sa correspondance, ce Comptoir a pu arriver à un mouvement de portefeuille de 3,020,911 f. 41 c. Si nous pouvions analyser tous les comptes-rendus des différents Comptoirs, on se convaincrait de leur importance et de l'excellence de leur action sur le mouvement du crédit ; mais ce résumé statisti- que nous entraînerait trop loin. Les troubles de Février réagissaient fatalement à Lyon ; cette ville, dont la principale force tient à son industrie, sa richesse à son com- merce, voyait avec terreur le travail suspendu. Les rapports des ban- quiers à commerçants cessèrent, et la circulation des capitaux rendue