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BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE. RÉFORME DU CRÉDIT ET DU COMMERCE. APPEL A TOCS LES PRODUCTEURS MANUFACTURIERS ET AGRICOLES, PAR FR. COIGNET. La Revue de Lyon manquerait à sa mission, si elle n'accordait pas une attention spéciale aux travaux de nos compatriotes. Ce qui tient à notre pays, ce qui y a pris naissance, nous touche et nous intéresse particulièrement. Nous aimerions mieux mériter le reproche d'exagérer leur importance, que de pouvoir être accusé d'in- différence à leur égard. Cette dernière observation ne s'applique pas, au reste, au petit volume que nous avons sous les yeux. Par lui-même, il comporte un intérêt qui n'a pas besoin, pour être grave, d'être grossi parla complaisance. L'auteur est socialiste, mais aussi hom- me de pratique et d'application, par conséquent moins disposé à se payer de mots, ou à en payer ses lecteurs. Malgré quelques affirmations trop absolues, quelques assertions trop générales au début de chacune de ses démonstrations, témoigna- ges d'une foi non encore ébranlée en la doctrine de Fourrier, il règne dans tout cet ouvrage un ton de modération, une précision de détails, un désir d'aborder les difficultés réelles, qui le distinguent des ouvrages socialistes de la même é. poque. Nous nous plaisons d'autant plus à constater ce fait, que cet ouvrage a été écrit à Lyon, et qu'on a fait à cette ville la réputation de n'enfanter que des monstruosités politiques. Une autre raison, c'est que la modération de langage et de sentiments à laquelle nous donnons des éloges, a dû nuire à l'auteur auprès de beaucoup de gens qui ne le trouvaient pas assez avancé, tandis que sa qualité de socialiste lui aliénait toute l'autre partie de ses lecteurs. Augmenter les richesses eu produisant davantage ; abaisser le prix des produits) afin de rendre la consommation accessible à tous : tel est le but auquel l'auteur se propose d'arriver. Réformer le système actuel de crédit et de commerce : teU sont les moyens auxquels il a recours. Il est facile de s'apercevoir, à la lecture des premières lignes, qu'il écrivait sous la préoccupation trop exclusive, mais générale à cette époque, de la chute du crédit individuel, du resserrement des capitaux»