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                     LYON APRÈS LE 9 THERMIDOR.                      269
 vies ; puis la persécution des personnes, l'arbitraire nouveau substitué
 à l'arbitraire ancien ; enfin, si le mouvement n'est point arrêté, l'ex-
 plosion des haines publiques et privées, l'assassinat et les massacres.
 C'est encore une loi commune à l'ordre physique et à l'ordre moral,
 que la réaction doit égaler en violence le mouvement auquel elle
 succède.
    Les représentants se disposaient à reconstitueras autorités de Lyon.
Le bruit qui s'en répandit occasionna des murmures ; les représen-
tants allèrent jusqu'à se croire menacés. Ils se présentèrent au sein de
la Société populaire pour expliquer leurs intentions. « Ils n'ignorent
pas, dirent-ils, qu'on avait cherchée égarer le peuple de cette cité ; en
divers lieux, il s'était tenu des propos coupables. Les représentants
du peuple ne craignent pas la mort, ils viennent s'expliquer fraternel-
lement au sein de cette Société où s'est toujours manifesté un calme
énergique et vraiment grand. Ils ont cru devoir faire quelques change-
 ments dans les administrations ; ceux qu'ils y introduisent sont des
 hommes purs, voulant le bien, et capables de l'opérer dans ces mo-
 ments difficiles.... Que ceux qui ne sont pas réélus ne se tiennent pas
pour injuriés ; bien loin d'attaquer leur civisme, nous déclarons qu'il
 n'y a aucun reproche à leur faire. »
    Les proconsuls répétèrent ensuite leurs exhortations habituelles :
« Que tout le monde se livre à ses travaux, s'adonne à sa profession. »
Ils ajoutent: « Notre dessein est de républicaniser le commerce. Nous
ne voulons plus de grands commerçants, de grands manufacturiers ;
que tout le monde travaille pour soi ; et, s'il existe encore des mal-
heureux, nous prenons l'engagement de les soulager.,Est-ce que, dans
une république, il doit y avoir des pauvres ? Non, plus de pauvres,
plus de grandes fortunes, mais que tout le monde soit heureux... »
Guerre aux lâches l..m Soyez persuadés, patriotes de bonne foi, que
ceux qui éloignent la paix de cette ville, veulent la perdre. »
    Les proconsuls terminèrent en demandant l'affiliation des membres
nouveaux qu'ils avaient appelés dans les pouvoirs. La Société était
blessée par cette introduction d'hommes qui ne lui appartenaient pas ;
le titre de Jacobin avait été jusqu'alors un préliminaire indispensable
pour toutes sortes de fonctions publiques. Aussi, sur la proposition
d'admettre ces nouveaux membres, des murmures s'élevèrent. Un ci-
toyen dit : Nous les recevrons, s'ils le méritent ; mais je soutiens avec
les principes, que nous ne pouvons les recevoir sans qu'ils passent à
la censure. Reverçhon répondit que cela était juste, et qu'il n'avait ja-
mais entendu demander à la Société qu'elle reçût [des ifonctionnaires
en masse et sans examen.