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26-2                 LYON ArRÃŽSS LE 9 THERMIDOR.

 conceptions les plus vraies et à ses réformes les plus sociales. Dan»
 cette lutte, où l'on était inconséquent de part et d'autre, la révolution
 invoquait les noms de la liberté et de la fraternité, en substituant à
 leur base éternelle une philosophie fausse, devenue intolérante. Faite
contre les hommes du privilège, elle avait soulevé contre elle les chré-
tiens, c'est-à-dire une force qui aurait dû être son alliée naturelle, et
qui allait maintenant être son plus grand obstacle. Pour en triompher,
il lui fallait ajouter au principe dévié et devenu insuffisant de la fra-
ternité et de la solidarité un autre mobile, celui de la force brute, la
 Terreur !
   Puis, étaient découlées les conséquences successives, toujours com-
battues mais fatales ; le papier-monnaie à cours forcé, le maximum
qui en était la suite inaperçue, longtemps repoussé, le système de pré-
hension et de réquisition, les vengeances sanglantes contre les adver-
saires ; enfin, ce principe, que toutes les subsistances, toutes les pro-
priétés, toutes les existences étaient dues au salut de la révolution ;
solidarité impitoyable qui ne laissait rien de réservé hors d'elle, ni
choses, ni vies.
   Nous avons reconnu deux catégories de terroristes. Les uns ad-
mettaient la Terreur comme fatale, regrettable ; ils la voulaient autant,
ni plus ni moins, que le salut de la révolution leur semblait l'exiger.
Inflexibles dans cette mesure, ils s'opposaient aux exagérations qui la
dépassaient. Nous ne comprenons pas, dans cette catégorie, Danton
et ses amis, qui voulaient tenter ce qui fut exécuté le 9 Thermidor,
c'est-à-dire abolir le système et non le modérer. Mais, nous pensons
qu'elle se compose principalement des révolutionnaires qui se ralliaient
à Robespierre, soit que ce dernier fût un homme de conviction, soit
qu'il ne fût qu'un hypocrite. Les autres, c'est-à-dire les exagérateurs
du système, peuvent se diviser en plusieurs classes. Ce sont les aven-
turiers qui cherchaient fortune dans les troubles, ou bien, sous un
drapeau d'emprunt, déguisaient d'autres services politiques ; puis les
voleurs, qui trouvaient une ample moisson dans ce réseau d'arbitraire
et de spoliation dont ils se faisaient les agents empressés ; ensuite, les
athées, en qui les passions révolutionnaires s'étaient absorbées dans
une haine furieuse contre le christianisme. Bien au-dessous encore,
nous plaçons les lâches , qui se montraient ultra-républicains, de
crainte de ne pas le paraître assez, et encensaient la Terreur pour ne
pas en être victimes.
   Les faits nous ont fait voir Lyon en proie à ces diverses classes de
terroristes. Le 14 mai 1793, on l'accable d'exigences qui semblent bien