Revue de Lyon » n°1 ( 1849-1850 ) » pp.241

                         DE ÃŽ/INSTITUTIOU Dli Jl.'GE.                   24l
     •'-n faisant de la magistrature une grande corporation inamovible,
 n
      établira un contre-poids modérateur à cette autre puissante corpo-
  a,
     'on de l'armée, où le grade est une propriété viagère que la loi a
c
  °nsacrée.
     Une armée permanente, fortement organisée, est nécessaire à la
   ra
      nce pour maintenir son rang, son nom et sa sûreté dans l'équilibre
  Ur
      opéen, en présence des commotions que produisent les transforma-
  i s des gouvernements monarchiques et les tressaillements imprévus
ae
    » nationalités,
    "lais l'armée peut faire ombrage à la liberté ; cette épée, par sa force
    êt
       ne, peut être tentée de peser dans la balance des destinées de la
   ra
      nce. Le nombre de ses chefs, leurs services glorieux, leur sang
  e
    rsé, l'avancement par ancienneté, la propriété du grade donnent à
  a
   <"mée un esprit de corps vivace, énergique,compact, qui,au milieu de
 jiniobilité des institutions politiques, finirait par tout absorber et con-
  Ulr
       e la nation au despotisme du sabre.
    " faut donc lui opposer un grand corps, qui conservera fidèlement
 fs notions du droit, de la loi, de la paix et de la justice, et dont la so-
 'aité, la consistance, la force d'inertie, l'esprit légal pourront, au be-
  0l
     n, servir de rempart contre les factions militaires.
    Les pouvoirs politiques doivent être électifs, temporaires. Il faut
lu'ils soient en contact permanent avec la démocratie, dont ils sont
a
  PPelôs à diriger l'activité vers le but social.
    Mais l'idée de justice n'est pas mobile ; elle est indépendante des
d a t i o n s de l'opinion publique ; c'est un élément qui a besoin de
  e
      dérober aux tourmentes et aux passions, pour conserver toute la
Pureté de son caractère.
    En conséquence, il importe de constituer le pouvoir judiciaire sur
  ne
        base solide, puissante, pour qu'il puisse, indépendant, calme, inal-
 er
    able, résister à l'agitation et au choc des luttes politiques,
    '-''inamovibilité peut seule donner ce caractère au juge,
    benjamin Constant , qui conserva toujours inébranlable, sa foi
ré
   Publicaine, au milieu de nos orages et de nos révolutions, a écrit dans
Sa
      haute expérience (1) .-
     " L'élection périodique par le peuple, la nomination temporaire par
    ' e gouvernement, la possibilité de révocation,àmoins d'un jugement
" Positif, portent d'égales atteintes à l'indépendance judiciaire. Cette
    '^dépendance n'est assurée que par l'inamovibilité des juges.

 ^') Court île publique, |>. 30.