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                             CHRONIQUE MUSICALE.                                      225
    s les mutiler, comme on taille en tous sens un polype, sans le blesser ni le faire
      nr. » —Seulement, l'auteur s'est montré, cette fois, plus avare que d'habi-
   ae
       o une marchandise dont il regorgeait jadis. Si l'intérêt est encore présent, l'es-
      a
         presque fait défaut. Plus, un seul de ces traits qui, dans 1« Domino noir, la
      du Diable, les Diamants de la Couronne, arrachent encore, à la centième repré-
    «lion, un sourire au parterre le plus blasé. C'est véritablement user de trop
    saianterie envers le compositeur, que de renoncer ainsi volontairement à partager
av
   ec lui l'attention du public.
    "• Auber, on le sait, n'a pas besoin de ces ménagements ; il ne les avait surtout
     ai
        s réclamés de 'M. Scribe, et semblait, au contraire, s'animer de son esprit,
     s
       pirer de sa piquante finesse. La partition d'Haydée est, pour nous, une nouvelle
* uve de la réalité de cette influence ; seulement, elle se serait manifestée, cette
     •flans un sens tout différent de celui qui a valu à la plus féconde des collaborations
       et
          de si beaux triomphes. Sans contredit, l'opéra que nous venons d'entendre
    «ent de délicieuses phrases, des accompagnements originaux ; l'orchestration
    Paraît même plus suivie, plus constamment étudiée que celle de mainte œuvre
    Blême maître. Mais, l'impression générale, toute flatteuse qu'elle serait pour un
     liant, n'a pas atteint le niveau auquel le doyen de nos compositeurs doit être
   "'lue. Cette entraînante vivacité d'allure, cette couleur étincelante qui débordait
  chaque instant de la palette, ce qu'enfin on nomme à juste titre le genre d'Auber,
  ^*s ne l'avons ici retrouvé que par intervalles. — A part une assez jolie entrée de
   u
     'bois, l'ouverture rappelle, à s'y méprendre, les classiques mélodies de solfège,
 •§nées Pleyel, Berbiguier, etc. — Le premier chœur" et la plupart des ensembles
 " finale sont plutôt dignes d'une scène de vaudeville. — Enfin, il faut bien signaler,
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     second acte, un malencontreux et incommensurable duo entre Lorédan et Mali-
P'eri. Vulgaire de style, vide d'idées musicales, plat de déclamation, affligeant de
 0n
    gueur, on ne sait pourquoi M. Auber l'a placé là, à moins que ce ne soit pour
a,r
    e un pendant au fameux duo entre Nourrit et Levasseur qui, malgré le talent de
Ces
      deux éminents artistes, faillit compromettre la première représentation de Gus-
tave,

    Après cette juste part donnée à la critique, il est bien doux d'avoir à louer avec
6
    même franchise et plus abondamment. Le chœur de la brise, célébré si longtemps
"avance, a été trouvé digne de toute sa réputation. C'est un effet charmant, et
  °nt on aurait même pu user moins brièvement sans craindre de fatiguer.
    Parmi les applaudissements exclusivement destinés au compositeur, il faut comp-
,er
      ceux qui accueillent l'introduction à la scène cinquième du 3 e acte. Lorédan,
e u
  ' doge, parait dans toute la pompe de sa nouvelle dignité. A son entrée, éclate la
lo,
    e du peuple, les drapeaux s'agitent, les cloches résonnent. L'orchestre répond Ã