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DES IMPOTS SUR LE VIN. 209 a taxe est de cinq centimes par kilogramme, le produit sera de quatre cent trente-sept millions de francs pour les trente-cinq millions d'ha- «ants de la France. Oh ! si une telle imposition n'avait pas encore e abolie, nos financiers trouveraient de beaux anathèmes contre les ovateurs qui parleraient de la supprimer ! Désorganiser les finances e l'Etat, tarir la plus belle source des revenus publics, s'écrieraient- 8 > et pourquoi ! Pour détruire une charge, qui ne pèse que pour sept nuit centimes par jour sur chaque tête, c'est-à -dire dans une portion nume de la journée du simple salarié. Et encore, nos financiers ne anqueraient pas de prétendre qu'en définitif le prix du travail serait ev é d'autant ; car, disent-ils, c'est le prix des subsistances qui est la Mesure du prix du travail (1). Grâces au ciel, l'impôt du pain ne grève plus notre législation fis- aie ; mais on peut dire que tous les autres impôts de consommation nt plus ou moins ce caractère d'une capitation déguisée, et qu'ils ne ont productifs qu'autant qu'ils l'ont et dans la mesure où ils l'ont. ela est tellement vrai, que, lorsqu'on a proposé des taxes de consom- ation sur certains objets qui ne sont à l'usage que du petit nombre, es taxes sur des objets dits de luxe, on a été obligé d'y renoncer, mal- ^ leur apparence d'équité, parce qu'on a bien vite reconnu qu'elles 11 auraient qu'un produit insignifiant. Le milliard et demi du budget ^compose avec les centimes des pauvres, et non pas avec les napo- le °ns des riches. Veut-on rendre cette vérité encore plus sensible ? 11 suffit de citer nos Pr]ncipales taxes de consommation. Nous trouvons d'abord l'impôt sur le sel. La chose est ici trop claire Pour avoir besoin d'être démontrée. En second lieu, est l'impôt sur le tabac. Cette taxe grève un goût "épravé, mais enfin un goût du peuple. C'est par là seulement qu'elle e& t devenue une branche importante des revenus de l'Etat. (') Voir la notice que M. Achille Fould a publiée dans les journaux, à l'appui 11 Maintien de l'impôt sur les boissons. Mais, tous les économistes reconnaissent, u contraire, que le prix du travail a pour mesure la proportion entre l'offre et la •«mande. Il est vrai que, si la surabondance de l'offre fait baisser la rétribution u travail au-dessous de ce qui est absolument nécessaire à la vie, un certain nom- * de travailleurs devra, en dernier résultat, mourir de faim, et que, par là , l'é- 1uJ«hre sera rétabli. Mais, quelle longue série de souffrances ne faut-il pas pour 1" "De population s'abaisse sous ce dur niveau, et pendant combien de générations, J ette population abrutie et étiolée ne semblera-t-elle pas pulluler, au contraire, au °nd de sa misère ! Voyez l'Irlande.