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                                  DU




  REMPLACEMENT DES IMPOTS

                            SUR LE VIN.




   La forme la plus simple, la plus grossière de l'impôt, c'est incontes-
tablement l'impôt par tète. Supposez que chacun des trente-cinq mil-
lions d'individus dont se compose la population de la France paye
quarante francs, vous aurez immédiatement les quatorze cent million*
de notre budget national. Point de travail de répartition ; l'égalité
nivèle tout. Autant de têtes, autant de droits.
   Aussi, la capitation est-elle le plus ancien des impôts. Elle au-
rait été sans doute le seul, n'était l'impossibilité d'arracher, livre à
livre, sou à sou, la taxe de la bourse des contribuables contre les-
quels il n'y avait aucun moyen de contrainte, et qui se réfugiaient dans
l'asile de la pauvreté contre les collecteurs. Il a donc fallu trouver des
collecteurs assez puissants, pour disputer, contre la faim, le denier du
pauvre ; et, pour cela, on a imaginé de faire un collecteur de la faim
elle-même, ou des besoins qui sont les plus voisins de ce stimulant
impérieux. Telle est l'origine des impôts assis sur la consommation-
 Le plus simple, le plus efficace, est celui qui est assis sur la chose la
plus nécessaire, sur la consommation la plus générale, et qui frappe
ainsi sur la bourse du plus grand nombre. Celui qui a ce caractère a11
plus haut degré, c'est l'impôt perçu sur le pain, ou sur la matière du
pain, au moment de la mouture. Aussi, nous concevons très-bien que
les financiers qui, en matière d'impôts, voient surtout le produit, aient
 regretté que cette nature de taxe n'existe plus chez nous. Chaque indi-
vidu, consommant en moyenne 250 kilogrammes de pain par an, 9l