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170 DE LA RÉUNION DE LYON son? que d'intrigues, que de haines on va susciter parmi les conseil- lers à l'aide de cet habile procédé ! Oh ! que vous avez bien compte sur la fameuse maxime : Divide et impera ! Nous arrivons à la partie la plus importante de notre travail. Les considérations que nous avons encore à présenter sont pour nous décisives. Il nous a semblé que quelques personnes,fatalement influencées par les derniers et déplorables.événements politiques, ont fait trop bon marché des droits de la commune en admettant qu'un magistrat, à la fois préfet du Rhône et préfet de police, pourrait représenter et dé- fendre avec indépendance ses intérêts vis-à -vis du pouvoir supérieur (c'est-à -dire vis-à -vis de lui-même), en même temps que, par la cen- tralisation de la police,' il leur assurerait une plus grande sécurité. Combien il est facile de dissiper leur erreur, à quelque point de vue qu'on se place. Il y a tant de points de contact pouvant amener l'antagonisme entre l'autorité municipale et l'autorité supérieure. H surgit tant de difficultés qui ne sont résolues que par le dévoû- ment et l'habileté d'un maire. Un passé peu éloigné nous rappelle des rivalités constantes entre ces deux pouvoirs. En 1830, discus- sions très-vives entre M. Paulze d'Yvoi, préfet, et M. Prunelle, maire. En 1839, luttes d'influence entre M. Jayr et M. Martin. Lorsque l'op- position n'existe pas entre les caractères, elle s'élève forcément entre les intérêts ; on ne peut changer la nature des choses. Sous les administrations qui se sont succédé depuis trente ans, des travaux considérables où l'état et le département étaient intéressés, des monuments, un palais-de-justice, des ponts, des quais, un théâtre, etc., ont été construits. La ville de Lyon a fourni sa part dans les dépenses. Le département lui impose chaque année 225,000 francs pour sa part de subvention en faveur des enfants trouvés. Eh ! bien, relisez les compte-rendus des séances du conseil municipal, et vous verrez à combien de discussions ces travaux et ces allocations ont donné lieu, et les efforts que la ville a faits pour éviter d'y parti- ciper trop largement. Dira-t-on que les résultats eussent été confor- mes si les intérêts de la ville, ceux de l'état et du département eussent été dans les mêmes mains? cela n'est pas soutenable. Quant à la question du débarcadère du chemin de fer de Paris à Lyon, elle a été résolue par une loi ; mais une mauvaise influence pourrait encore la compromettre. Les luttes soutenues par le conseil municipal de Lyon sont présentes à tous les souvenirs. Supposez un maire sans pouvoir, sans initiative, et un préfet hostile au plan