Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   ET DES COMMUNES SliBl'RHMMES.                       I0D
 sommes appliqué à rendre plus sensible l'énormité commise par ceux
qui, prenant pour prétexte de réaliser la centralisation de la police
 politique, se proposent d'arracher à la seconde ville de France ses plus
 chères et ses plus anciennes franchises.
    L'autorité supérieure a certainement le droit de surveiller et de
 contenir le pouvoir municipal ; mais, en aucun cas, elle ne doit se subs-
 tituer à lui sans porter une atteinte profonde aux droits de la commune,
 sans les plus graves dangers pour la tranquillité publique.
    Ce projet de loi injuste pour les dispositions qu'il contient, ne l'est
 pas moins pour celles qu'il tient en réserve. Ce n'est pas sans de sé-
 rieux motifs qu'il a été présenté au Conseil général aussi incomplet.
 Croire à des omissions involontaires, serait faire injure au talent de
ses auteurs. Ainsi, pour ne pas soulever trop d'opposition dans les
communes suburbaines, on ne dit pas un mot de la suppression de la
ligne intérieure d'octroi, qui ne pourrait subsister sans une criante in-
justice, car Lyon ne trouverait pas,dans sa participation aux bénéfices
de la communauté, une compensation équivalente à sa part énorme
dans les dépenses. Si, au contraire, le projet avait directement menacé
 Lyon du maintien de deux lignes d'octroi, on aurait eu à redouter une
explosion de mécontentement des habitants de cette ville. De là le si-
 lence prudent et significatif des auteurs du projet.
    Qui veut-on tromper ici? qu'on s'explique, la question en vaut la
peine? Elle ne sera point étouffée, croyez-le bien, par les préoccupa-
tions politiques.
    Que dire encore de ce mode d'élection qui, au lieu de recourir au
corps électoral, comme on l'a fait deux fois en 1848, établit un sin-
gulier moyen de composer le nouveau conseil avec les débris des
conseils actuels. Au nombre de cent vingt-neuf pour les quatre com-
munes, les conseillers ont pour mission de s'expulser mutuellement
au scrutin secret jusqu'au chiffre réduit de quarante membres. La
majorité décimera la minorité.
    En cas de. refus des conseils de consentir à cette odieuse mutila-
tion, tout a été prévu, le préfet consomme lui-même l'expulsion des
citoyens auxquels le souverain a reconnu un titre égal, et de plus
il devient grand électeur pour remplacer les membres décèdes ou
démissionnaires. Introduire une pareille disposition dans la loi, c'est
tout simplement proposer de violer la constitution qui n'admet que
le suffrage direct et universel ; c'est exciter les tempêtes qu'on pré-
tend apaiser.
    A-t-on jamais vu, en effet, imaginé une plus misérable combinai-