page suivante »
CHRONIQUE MUSICALE. 163 Julian, elle a su trouver dans sa prodigieuse agilité vocale de quoi compenser lui manque à son organe pour la force et l'éclat. Avant de s'être fatiguée, elle eu de beaux accents, surtout dans la première cavatine, et a vraiment écrasé ce 1 uvre Pollion en lui jetant à son entrée le : No, non iremare û perfido ! — A ce l ro pos, et puisque le mot se présente de lui-même sous notre plume, nous en laissé- e s tomber un petit avis pour M m e Arga. Qu'elle ilalianise son chant, qu'elle a 'ianise encore plus, personne ne songera à s'en plaindre. Mais, pour Dieu, que 'l'ansformation s'arrête là : qu'on nous épargne ce jargon sans nom qui fait d'in- " le infâmâ, de traîtresse, iraitiessô et menace Adalgisô d'un horviblô suppliçô .'... e pareilles licences ne peuvent se supporter qu'au Conservatoire soi-disant lançais. «elval avait très-bien chanté Brabanlio. Moins heureux dans le rôle d'Orovise, i I i 'encontre trop souvent les cordes les moins flatteuses de sa voix, ce qui l'expose à le '' ou à fausser. Qu'il abandonne, en bon camarade, ce rôle qui ne lui fera jamais lueur, à son collègue Poitevin. Écrit pour I ablache qui n'était rien moins qu'une er itable basse, il serait admirablement à la portée de celui qu'on avait justement iUl 'nommé le Lablache lyonnais. "^ e P. Marchand sait à présent fort bien filer une note : elle travaille, elle doi arv P enir. Il est fâcheux seulement que sa voix, d'abord belle et pure, s'use et s'é- •>lle dés la troisième scène. Sous ce rapport, d'ailleurs, Norma et sa rivale se l °uvaient, du moins, en parfaite,harmonie et de force pareille pour mener à bien k ^s d„os. ' Que dire de la rentrée de M"e Lavoye ? Dans les mêmps rôles elle a retrouvé s mêmes effets, les mêmes bravos ; j'ai cru presque reconnaître les mêmes bouquets. e talent correct mais froid a cependant enthousiasmé nos Lyonnais qu'on se plaît ^présenter comme fanatiques de cris et d'élans extra-vocaux. Certes, le succès d r 8 Lavoye donnerait à lui seul un démenti bien suffisant à cette accusation : car il es t impossible de concevoir rien de plus simple, de plus reposé que te style de s phrases si justement applaudies. Son but reste toujours dans les régions natu- 'lement accessibles : elle le marque sans emphase, s'y élève sans effort, l'attein* 0n stamment, jamais ne le dépasse. ' a foule s'est donc reportée avide et compacte à ces soirées où l'on peut savourer a,ls crainte les gazouillements du rossignol que notre direction a sn apprivoiser. e Lavoye a legrand mérite de réussir toujours dans tout ce qu'elle entreprend, de ne J'"itais admettre le moindre tour de force dans aucune de ses entreprises.—Par Pilleur, ici même, l'excès ne peut éviler de s'appeler défaut. L'oieille, d'abord formée, finit par réagir contre ces fioritures toujours renaissantes, météores éblouis- ^"'s, mais sans chaleur et sans imprévu. —Léontine Fay, ayant dans une comédie