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DU GOUVERNEMENT. 1 37 service publie. Un homme choisit de son plein gré une profession, '' l'exploite dans son seul intérêt, il n'a d'autre but que de se fendre service à lui-même, et vous le comparez à un maître d'é- cole ou tout autre employé de l'État, et vous prétendez qu'il aie droit t e * prélever une part sur le travail des autres ; pourquoi ? — parce Jlu'il a travaillé dans son intérêt particulier. Cela contredit toutes les idées que nous avons sur le juste et l'injuste. Défions-nous des compa- •'aisons, quand nous voulons arriver à la certitude. ^ Voulez-vous faire une expérience, pour savoir jusqu'à quel point ' analogie que vous établissez entre les monopoleurs et les fonction- naires publics est peu fondée en raison? Proposez un changement dans la perception de l'impôt qu'ils lèvent sur leurs concitoyens. Au ''eu de recevoir indirectement le produit de cet impôt, en vendant 'eurs produits plus cher, demandez qu'ils le perçoivent directement ^e la nation, au moyen de centimes additionnels ajoutés au principal ^es quatre contributions. 11 y aura pour bénéfice certain, l'économie ^ la perception. Eh bien, quand vous proposerez de payer aux maîtres ( le forges, par exemple, leur liste civile annuelle d'une trentaine de 'Aillions, vous verrez de quoi vous serviront, contre l'indignation gé- nérale, les ressemblances forcées que vous établissez entre leur métier ^ les fonctions publiques. Pourquoi? Parce que la lumière sera faite Su r les sophismes delà protection. En effet, la protection n'est pas '°ndée sur un droit des individus contre l'État, ni sur un droit de 'Etat contre les contribuables, exercé capricieusement par le gouver- nement, elle n'est fondée que sur l'égoïsme de ceux qui en profilent, ^ l'ignorance de ceux qui la paient. Vainement direz-vous, d'une voix plaintive : « Pourquoi serions - "pus, comme gouvernants, condamnés à étouffer cette angoisse de la P'tié qui, comme hommes, nous pousse au sacrifice ! » Cette excla- mation touchante ne saurait m'émouvoir. Les gouvernants sont li- bres de sacrifier ce qui leur appartient, comme hommes ; mais les '°nimes, comme gouvernants, n'ont rien à sacrifier, à moins toute— :°' s lue ce ne soit l'intérêt public, ce qui leur arrive trop souvent. 'qu'ils se contentent d'être justes, on ne leur demande pas autre c hose. ; ^ vous entendre parler des sympathies de l'État, de l'Etal jouant 5 r