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                     COUP-D'OEIL SUR L'ALGÉRIE.                      127

t'es colonnes ; les appartements rayonnent autour de cette galerie. Seu-
 lement, dans les maisons moins opulentes, la cour est étroite, les co-
 lonnes sont de pierre blanchie à la chaux, les tapis moins épais et
 moins nombreux ; au lieu d'une claire fontaine, c'est quelquefois un
Pauvre égout qui lave le pavé, et dont on recueille soigneusement les
gouttes d'eau dans des vases de terre....
    Le vêtement des femmes mariées est entièrement blanc ; elles s'en-
Ve
   'oppent la tête et les jambes du ha'ik, large pièce d'étoffe de
coton mêlé de soie... Aux jeunes filles les couleurs vives, les étof-
fes variées : pantalons d'indienne fine, chemise de mousseline ou
de tulle brodé, corsage brodé d'or, qui laisse la poitrine décou-
Ver
    te ; bonnet grec à gland d'or, ou bien mouchoir de soie arrangé
autour d'un petit cône de carton retenu par des perles ou des dia-
mants , les cheveux roulés dans des bandelettes de laine verte ou
r
  °uge ; large ceinture de soie, nouée sur le devant et retombant sur
leurs jambes nues, les pieds chaussés d'une petite sandale à peine
recouverte, et qu'elles traînent en marchant, ce qui ajoute à leur dé-
marche balancée une lenteur nonchalante qui ne manque point de
grâce. Quelques-unes se teignent les ongles des pieds et des mains
et ornent leurs jambes et leurs bras de cercles d'or et d'argent. Elles
sont généralement jolies; leurs yeux sont noirs et brillants, leur teint
légèrement brun ; leurs traits un peu caractérisés. L'ardeur du climat
n
  e leur laisse pas longtemps la physionomie de l'enfance. Elles sont
femmes de bonne heure et vieillissent vite.
   La plupart des femmes ne savent ni lire ni écrire ; elles ne vont
aux mosquées qu'à l'âge de soixante ans ; leurs idées religieuses sont
Probablement très-peu développées. Elles ne savent qu'être belles ;
leur parure est en général leur unique occupation.
   Aux portes d'Alger, et touchant au faubourg de Bah-azoun, une
gourbi restée là avec son palmier, l'arbre poétique du désert, son ma-
r
  about, ses tentes de poils de chameau, ses cabanes étroites et sales
°ù vivent sur le même fumier la famille arabe et ses animaux domes-
tiques, vous jette tout d'un coup du sein de la civilisation européenne
et du luxe oriental au milieu de la barbarie complète et de la misère
 Profonde, et vous initie quelque peu à la vie sauvage du désert. C'est
encore le lait aigri, la galette, les gâteaux à l'huile qui font toute la
nourriture de ces pauvres tribus. Tout près de là s'élèvent de vastes
constructions françaises, de larges routes ; on entend le roulement in-
cessant des voilures; le pur langage français est parlé sous le palmier
'l'Afrique.