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120                UKS COISSICILS D'HYGIENE PUBLIQUE

pagnes. La condition fondamentale est le changement de quelques dis-
positions législatives fait dans l'intérêt du plus grand nombre : clans le
code, dans les ordonnances qui règlent, qui fixent certains droits, qui
établissent la jouissance ou la propriété, nous demandons l'introduction
de quelques articles nouveaux, quelques additions qui ne laissent
plus l'autorité impuissante en présence des abus ou du mal qui se pas-
sent sous ses yeux. Fournissons une preuve choisie entre mille : pour
faciliter les communications, et surtout pour assainir, dit-on, des
quartiers étroits, mal construits, malpropres, on perce, à Lyon, des
rues nouvelles, on ouvre d'autres passages ; la ville détermine le dia-
mètre de ces voies, leur direction, et livre, sans autre surveillance, la
construction des maisons à des entrepreneurs qui ne se préoccupent
plus que du produit qu'ils pourront tirer de leur spéculation. La cherté
des terrains fait supprimer les cours, ou ne permet d'établir que des
cours trop étroites, dont la création» devient, pour la salubrité, plus
nuisible qu'avantageuse. Cinq, six étages s'élèvent au-dessus des bou-
tiques, des entresols, où la circulation de l'air pur, de la lumière, est
incomplète. « Ce sont de véritables bâtiments négriers, nous disait
un jour un observateur; on ne s'applique qu'à la solution d'un pro-
blème: Entasser le plus possible d'habitants dans le plus petit espace
donné. »
   Les chambres, les divisions intérieures sont nécessairement rétré-
cies ; des alcôves fermées sont prélevées sur presque toutes les pièces:
il est, avec de telles dispositions, impossible d'établir un système de
 ventilation. L'air ne circule plus ; altéré, il ne se recompose pas, il
ne reçoit plus les principes vivifiants dont il a besoin. Les habitants
 sont nécessairement victimes d'un pareil état de choses.
    Autrefois, les rues, en général, étaient tortueuses, moins larges, à
 la vérité, mais les appartements étaient plus spacieux, les maisons
étaient moins hautes, il y avait compensation. Si, pour le coup d'œil.
 pour l'élégance, pour les faits extérieurs, il y a progrès ; nous ne pou-
 vons dire que le progrès existe réellement dans les mesures hygiéni-
ques qui président à l'agencement des habitations. L'autorité ne de-
 vrait-elle pas avoir le droit d'intervenir, dans ces cas? Aujourd'hui, sa
puissance s'arrête sur le seuil de l'édifice : il est permis au propriétaire
 de disposer sa maison comme il l'entend, quelles que doivent être les
 conséquences de sa conduite pour la santé publique. Si, présentement
que ces constructions sont neuves, propres, ornées avec art, elles se
trouvent déjà insalubres, que sera-ce donc, lorsque le temps, l'humi-
 dité, les causes diverses de dégradation auront agi?....