Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    IMPUTÉES AU GOUVERNEMENT.                         lit
en unions douanières, se protéger de plus en plus. Elle fait une tenta-
tive hardie pour engager ces nations à entrer dans le système qu'elle
peut, aujourd'hui, prêcher sans danger. — Elle confesse donc la puis-
sance féconde de la protection, et par l'expérience de sa propre indus-
trie et par sa tactique envers les industries des nations rivales.
   Faites-lui donc beau jeu ; secondez sa politique ; propagez les ma-
ximes de son école. Ouvrez vos frontières à ses fers, à ses cotons.
Elle est en mesure de ne rien craindre des vôtres. Elle sait que si la
France a la bonhommie de donner le signal de cette adhésion à son
système d'aujourd'hui, d'autres États ne tarderont pas à suivre son
initiative, et d'imitation en imitation les marchés du monde lui seront
hientôt rouverts. — Ne vous étonnez donc pas de son insistance à vous
 convertir ; des missionnaires éloquents qu'elle vous envoie avec pré-
dilection. — Voyez et comprenez.
   Les libre-échangistes ne peuvent guères nier que, si la France
laisse, entrer aujourd'hui les fers anglais, par exemple, ses établisse-
ments métallurgiques sont à jamais ruinés. Ils savent parfaitement
que, depuis 30 ans, nos forges sont en continuelle transformation ; —
qu'il leur a fallu passer de la production par le charbon de bois à la
production par la houille ; — ils savent qu'elles ont dû se rapprocher
des gîtes de la houille et du minerai, et des voies de communication ;
— ils savent que tant que nos grandes voies de communication ne
seront pas complètes, notre industrie métallurgique sera dans une
infériorité inévitable ; — ils savent que les bénéfices qu'elle aurait pu
réaliser depuis trente ans ont été presque totalement appliqués à la
transformation, à l'agrandissement, au perfectionnement des établis-
sements eux-mêmes ; — ils savent que les surprendre au milieu de ce
travail, que les arrêter dans leur développement, que les livrer, en
l'état où ils sont, à la concurrence d'une rivale fortiûée par des siècles
de protection, c'est tuer irrémissiblement l'industrie métallurgique en
France.
   Qu'importe ! La théorie anglaise a parlé ; meurent les forges, meu-
rent les manufactures de coton !
   « Si nous ne fabriquons pas du fer ou des cotonnades, nous ferons
« autre chose, » disent-ils.