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                               CHRONIQUE MUSICALE.                                     99
  e
       " e mal dissimulée quand, du haut de votre supériorité, vous avez prononcé qu'il a
    e
        'a voix, mais pas de méthode ! venez écouter une seule phrase de Robert : Oui
   'es' Dieu lui même qui rappelle l'ingrat prêt ù l'abandonner ; et diles-moi, je vou s .
 1 r i e , en conscience si, jusqu'ici, Nourrit, Dupiez, ne vous l'avaient pas défigurée.
      l'omme qui vous la révèle aujourd'hui n'est cependant ni un puissant tragédien ni
    n
        Musicien consommé; nou certes. Mais il a de quoi la chanter à pleine poitiine,
    "•nnie ella est écrite, comme elle se sent. Il a de quoi la chanter el il la chante, au
   leu
           d'en briser les sons sous une émotion factice, au lieu de la dire avec les bras,
 ' " beu de l'ensevelir, moitié daus le fausset, moitié dans la déclamation.... Voilà
 •°ut son secret, comme voilà toute sa gloire !
      " serait aisé de multiplier ces exemples ; mais la conclusion resterait la même.
 ** récitatif du 4 e acte de Lucie, la romance de Jérusalem forment les plus brillants
      " r °ns de celte couronne que l'admiration du vrai public lui a décernée à chaque
''présentation.
      Avec cette miraculeuse organisation vocale, Bettini est, sans contredit, un comé-
 le
      n fort ordinaire ; mais, on doit le dire à sa louange, il n'y met pas la moindre
 rétention. Pour bien l'apprécier sous ce rapport, il faut voir en lui deux hommes.
     UD
        > le pur chanteur d'Italie, ne sachant ce que c'est que jouer ; celui qui, sans
  '"de, sans leçons, entre en scène pourvu des seuls moyens d'expression que la na-
  Ul
     'e donne aux ténors, comme elle donneaux animaux leurs gesles instinctifs; j'entends
P*r là ouvrir les bras, renverser la tèle, jeter les yeux au ciel, porter une main sur
  s
   °n coeur etc., etc., et vingt autres pareils agréments, sur qui nous nous extasions
   e
        ''ès-bonne foi quand ils sont cousus, sur le théâtre italien, par un Italien, à
  "le cavatine chantée en italien. —Venu en France, et, vraisemblablement, fort étonné
     "Pprendre qu'il fallait à nos connaisseurs quelque chose de plus, Bettini se prêta
     ni
        plaisamment à laisser un maître habile plaquer sur ce maigre canevas ses déli-
  a fi
    ' s broderies. 11 a élé, lui aussi, sur ce lit de Procuste dont toute la génération
  lantanie connaît la terrible puissance orthopédique. Mais,heureusement, sa voix en
  H sorlie intacte, et sa pantomime y a gagné ce qu'elle pouvait gagner. Disciple fi-
  ee
    ' > il calque son modèle dans les traits de muléose les plus fugaces; et ses souve-
nirs l e servent parfois au poinl que vous le jureriez sérieusement impétueux, désolé,
 an
     Suissant, désespéré, implacable.Mais,au fond,personne dans la salle n'en est la dupe,
''''"i moins que personne. Aussi, quelle santé, quel croissant embonpoint ! Dieu lui
c
  °nserve seulement la mémoire ! Pour la sensibilité, c'est son affaire.

    Fellini nous a valu la reprise de Jérusalem, le premier ouvrage de Verdi que no-
 ' c scène ait encore entendu. C'a été dans l'origine un grand succès, elle succès de-
l|e,
     H durable. Cet opéra s'est immédiatement nationalisé à Lyon, plus vite même et
""eux qu'à Paris. Il y a là de quoi faire réfléchir le directeur; et la réflexion, si