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100 CHRONIQUE MUSICALE. «Ile lui vient, ne saurait manquer de nous être fructueuse, car le maestro a ouvert une source où l'on peut puiser sans crainte de la tarir. Prenez au hasard dans ses chefs-d'œuvre : Ernani,Nabuco... Avec un baryton mélodieux comme notre Flachat, avec une basse juste et sonore comme l'excellent Belval, avec une chanteuse comme on en pourra trouver pour peu qu'on veuille chercher, le succès est certain, et le bureau de location représentera bientôt une vue de Californie. — Nous n'avons, jusqu'ici, rien dit des concerts du Jardin-d'Hiver; mais nous n'a- vons non plus parlé des cafés-chantants; voilà notre excuse. Au seul personnel de ces soirées, — qui pourraient être si délicieuses —,on s'aperçoit sans peine que le direc- teur ne veut et ne peut vous en donner que pour votre argent. Mettons dans un rang à part M. Philippe, jeune homme d'avenir, à qui nous donnerons, en retour du plai" sir qu'il nous a fait goûter, le conseil de réserver sa belle voix de ténor pour de plu* judicieux audileurs.'fout le reste ne mérite pas une mention.—La critique,d'ailleurs, n'est pas toujours aussi aisée que le proverbe veut bien le dire. Et depuis que nous avons entendu sous nos fenêtres une des cantatrices du Jardin-d'Hiver pour- suivre en pleine rue de sa polémique l'un de nos confrères en feuilletonisme, nous avons dû nous imposer la plus scrupuleuse réserve à l'endroit de ces chatouilleux ar- tistes. Nous nous avouons sans difficulté trop faible de toute façon pour supporter jusqu'à ce point la responsabilité de nos jugements ! DD. LÉON iSoiTKL , gérant.