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                    CHRONIQUE MUSICALE.




      Arrivée el départ, départ et arrivée ! voilà, depuis trois mois, les seuls mois dont
''Sentissent nos oreilles. Semblable à un bureau de correspondance, notre scène n'iié-
   ei
      'ge que des visiteurs de passage. Comme ces touristes qui ferment les yeux aux
beautés de la route pour toucher le but plus vite, nos artistes-voyageurs, insensibles-
a
  "x cajoleries et aux bouquets, suivent impitoyablement l'itinéraire au bout duquel,
malgré ses mille détours, ils aperçoivent enfin Paris, leur véritable centre.
    Au nombre de ces hôtes ingrats, il serait cependant injuste de compter M" e La-
Vo
    ye. Si l'on peut, autant qu'on le désirerait, s'en rapporter à certains bruits, elle
^viendrait prochainement, et, sans faire officiellement partie du personnel lyrique,
donnerait néanmoins l'occasion de l'entendre souvent dans le grand opéra. Cette
nouvelle épreuve pour elle sera pour nous, certainement, un plaisir nouveau. L'ai-
mable artiste ne fait ainsi que rendre justice à la bienveillance et à l'impartialité
T"' lui sont assurées à Lyon ; et s'il fallait un motif de plus pour l'encourager à
'exécution de ce projet, elle devrait se rappeler que Roger vint aussi demander à
n
  °s applaudissements la première consécration du talent supérieur qu'alors on lui
so
   "pçonnait seulement.
    Pour M1Ie Lavoye, d'ailleurs, l'essai ne seraitpas, à beaucoup près, aussi chanceux.
La vocalisation, côté brillant de son talent, est le seul qu'elle aura à nous montrer
dans les rôles de ce répertoire. A part celui de Lucie, en effet, il n'en est pas un,
dans nos œuvres françaises, qui exige de la part de l'exécutante beaucoup plus de
tenue el d'habilelé déclamatoire qu'on n'en demande à une pensionnaire bien élevée,
' e jour où elle se produit dans le monde à l'ombre du piano maternel. L'influence
de Mme Damoreau a déteint sur toutes ses créations ; tandis que M me Stoltz en-
luminait les siennes d'une couleur ullrà-tragique dont nos fortes chanteuses conti-
"uent à l'envi de monopoliser l'emploi. Et les chanteuses légères, isolées au milieu
de l'action dramatique, jettent et jetteront à jamais sur les passions qui s'agitent au-
lo
   "r d'elles la réfrigérante cascade de leur limpide filet vocal : tel est l'usage, telle
es
   t la tradition !
  Les dernières soirées de M lle Lavoye ont dû rassurer ceux de ses amis qui crai-