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                       COUP-D'OEIL RÉTROSPECTIF.                           91
 Concert avec MM. les conservateurs de nos bibliothèques, pour chauf-
 fer et éclairer convenablement ces établissements et les tenir ouverts
 fous les jours, pendant l'hiver, de cinq à dix heures du soir, et, pen-
 dant l'été, de quatre heures du soir jusqu'à la nuit.
    Là encore, nous approuvons sans restriction. Rien ne moralise
 mieux que l'étude et l'instruction, et nous sommes convaincus qu'en
 facilitant au peuple l'entrée des bibliothèques, en mettant dans ses
 •nains de bons livres et des ouvrages à sa portée, on lui fera oublier
 tes lieux où il ruine sa santé et son intelligence.
    La Révolution de février en éclatant avec la rapidité de la foudre
(levait, comme tout ce qui est violent et imprévu, jeter une certaine
perturbation dans l'ordre social, agiter les masses et entraîner quel-
ques hommes à de déplorables excès. L'humanité est ainsi faite
qu'elle ne peut arriver au bien qu'en'passant par de fâcheuses épreu-
ves. Des dégâts plus ou moins considérables, et qui ne peuvent trou-
ver d'excuse nulle part, furent commis sur divers points et atteignirent
ici des établissements publics que l'état le plus démocratique eût tenu
 à l'honneur de créer, s'il n'eussent pas déjà existé, tant leur utilité popu-
laire était réelle ; là des particuliers dans leur propriété privée et leurs
moyens d'existence. Hâtons-nous de dire que ces actes de sauvagerie et de
 vandalisme furent l'œuvre d'une poignée d'individus qui profitèrent du
désordre inséparable des événements politiques, mais que la masse de
 la population, tant industrielle qu'agricole, non seulement n'y prit
 aucune part, mais témoigna hautement de son profond dégoût pour
 de si ignobles excès.
    Quoi qu'il en soit, les intérêts froissés, les établissements détruits,
 'es industries ruinées élevèrent la voix pour formuler des demandes
 en indemnités et réparation des dommages ; de nombreuses actions
 furent intentées, et, comme toujours, elles s'attaquèrent au foyer
Principal, à la ville de Lyon, non, sans doute, à cause d'une plus
forte dose de culpabilité, mais parce que, aux yeux des réclamants,
 fa solvabilité est toujours chose à ne pas négliger. Quelque flatteuse
 lue fut pour elle cette préférence, la ville de Lyon pensa qu'en équité
 et en droit aucune responsabilité ne pouvait l'atteindre, et, sur les con-
clusions conformes de la Commission du contentieux, dont le rapport
liabilement rédigé fut particulièrement remarqué, le Conseil munici-
 pal, appliquant plus spécialement sa décision aux réclamations alors
Produites, fut d'avis qu'il y avait lieu de défendre aux actions intentées.
    A ce sujet, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer que
c'est abuser étrangement de la loi du 10 vendémiaire an IV; que