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90                    COUP-b'OEIL RÉTROSPECTIF.
pas dans la carrière publique, toujours, et alors plus que jamais, semée
d'éeueils ont montré toutes les ressources d'un talent mûri par l'expé-
rience. Homme nouveau, il lui a suffi de vouloir faire le bien pour
trouver autour de lui l'appui d'une majorité qui ne lui a jamais fait
défaut, et qui, animée du seul désir de marcher avec la Constitu-
tion dans la voie du progrès, ne faillira pas aux devoirs qui lui sont
imposés.
    On doit applaudir à toute pensée généreuse dont l'objet est un sou-
lagement à des maux cuisants, un adoucissement à une misère. Aussi,
le Conseil municipal a-t-il accueilli avec empressement une proposi-
tion présentée par plusieurs de ses membres, ayant pour but la créa-
tion de chauffoirs publics dans la ville pour préserver du froid pen-
dant l'hiver, les ouvriers sans travail et les vieillards sans ressources.
Que de fois pendant la saison rigoureuse, alors qu'un brouillard épais
et malsain nous enveloppe de toutes parts, ou qu'un froid vif et pé-
nétrant se fait vivement sentir, n'éprouvons-nous pas un sentiment
de profonde douleur, une inexprimable sensation de peine et de pitié
à la vue de ces pauvres enfants à peine couverts de vêtements sordides,
de ces vieillards tremblants et infirmes, de ces femmes mères ou jeunes
filles, aux joues livides, accroupis, couchés ou debout sur nos quais,
dans les angles des trottoirs, des ponts, et tendant à la charité publi-
que des mains engourdies ? Eh bien ! c'est pour enlever à nos yeux ce dé-
solant spectacle que le Conseil a adopté, sur le rapport .d'une commis-
 sion spéciale, le projet de création de chauffoirs publics, et voté, à cet
 effet, un crédit de 34,000, en chargeant l'administration du soin d'é-
 tablir ces chauffoirs de la manière la plus convenable. Des essais ont
 été tentés l'hiver dernier sur deux points de la ville, et si l'expérience
 n'a pas démontré complètement l'utilité d'une mesure qui nous pa-
 raît éminemment philanthropique, il importe de constater que le peu
 de rigueur de la température- a dû contribuer, plus que tout autre
 cause, à ce résultat.
    Quoi qu'il en soit, nous faisons des vœux pour que l'administration
 ne s'en tienne pas à cette tentative imparfaite, et que, l'hiver prochain,
 elle soit en état, par une organisation sérieuse dans les localités où
 le besoin s'en fera le plus vivement sentir, d'ouvrir des chauffoirs
qui répondront aux bienfaisantes préoccupations qui les ont fait
proposer.
    Outre cette création de chauffoirs, et afin de satisfaire aussi aux
besoins de l'esprit, le Conseil arrêta dans la même séance que, dans
le plus bref délai, des mesures seraient prises par l'administration, de