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                                DE LA



   RESPONSABILITÉ                              SOCIALE.




    Le signe caractéristique de ce temps, c'est l'invincible prétention de
chacun à se produire, à agir, à faire. L'homme est las de n'avoir été
s
 » longtemps qu'un effet mu par des volontés supérieures, il veut être
ca
   use à son tour, dans l'ordre politique comme dans l'ordre philoso-
phique, ainsi que le lui indique la loi de sa propre nature. Contre cette
Prétention, rien ne prévaudra.
    L'homme moderne a dit : je passerai au crible de ma raison la
voyances que m'ont léguées les siècles ; j'élaborerai moi-même les
doctrines en vertu desquelles je me dirigerai. Jusqu'à ce jour, le.
gouvernement des sociétés a été une juridiction sociale, plutôt divine
lu'humaine, n'ayant sa sanction que dans un accord tacite et pré-
sumé entre le monarque et le sujet. Le pouvoir sera maintenant ma
Propre création, et ma tâche sera de rechercher un mécanisme politi-
 que tellement ingénieux, tellement habile à transmettre toutes mes
 Impulsions que dans la volonté et dans les mouvements du pouvoir
 Ie retrouve constamment ma volonté et mes mouvements. La loi sera
 ma
      parole, et la société sera mon œuvre.
     Voilà ce que l'homme a dit, ce qu'il se propose, ce qu'il entreprend
 d
   e réaliser.
     11 en résulte cette conséquence capitale : c'est que l'homme va ré-
 pondre, comme homme et comme citoyen, de la société et de la
 lo
    i qu'il aura faites ; double responsabilité qui est le signe de sa gran-
  ^ u r , comme elle en est la mesure.
     °ui, la responsabilité descendant partout, saisissant l'homme à tous
  'es degrés, dans toutes les conditions de la vie, ne se concentrant plus
  seulement sur les hauteurs de la société, dans quelques têtes privilé-
  giées ou dans une caste, la responsabilité divisée à l'infini, pesant sur